Le visionnaire Paul de Vivie
« Paul de Vivie, qui a entraîné des générations de cyclistes sur les routes, est un personnage haut en couleur. Il n’est pas Stéphanois à la base mais va le devenir de cœur », explique Joëlle Virissel.
On rembobine. Né à Pernes-les-Fontaines (Vaucluse) en 1853, Paul de Vivie part à Lyon à l’âge de 18 ans pour travailler dans la soierie : « Il est ensuite envoyé à Saint-Étienne par ses employeurs et s’y installe. Passionné de petite reine, il fonde le club des cyclistes stéphanois avec les frères Gauthier, qui sont de grands fabricants de cycles. Le but est d’organiser des “courses de promenades agréables” ».
En 1886, le visionnaire « Vélocio » fonde l’Agence générale vélocipédique puis la manufacture stéphanoise de cycles La Gauloise en 1892 : « Et il va faire des prototypes de guidons pour lutter contre le vent et travailler sur les dérailleurs (et la polymultiplication – le changement de vitesse), poursuit Joëlle Virissel. Il est très inventif pour améliorer le vélo mais pas dans un but de vitesse. Il prône une vie saine : il est d’ailleurs végétarien. Pour lui, c’est un art de vivre. Il va fonder une doctrine avec les sept commandements du cycliste. »
Paul de Vivie a « inventé » le cyclotourisme, une pratique opposée au vélo de course, qui prendra de l’envergure dans les années 1930, au moment des premiers congés payés : « Les gens vont s’acheter des bicyclettes et partir en vacances avec leur tente achetée à Manufrance. Ça va prendre comme une trainée de poudre : c’est le début de la société du loisir. »
Le 27 février 1930, « Vélocio » meurt sur la rue de Roanne – aujourd’hui rue Charles-de-Gaulle – à Saint-Étienne, fauché par un tram alors qu’il tient sa bicyclette à la main.
Fondée en 1922, la journée portant son nom (et dont il avait lui-même remporté la première édition dans la catégorie des 60-70 ans en 58’40’’) existe toujours.