Depuis deux semaines, des militants de Greenpeace mènent à Nice des actions de protestation pour défendre la protection des océans: du collage « à l’aide de colle à la farine  » et des tags « pochés à la craie « , pour ne pas dégrader l’environnement.

Mercredi, alors qu’ils terminaient une action dans le quartier Libération à Nice, cinq d’entre eux ont été interpellés et placés en garde à vue « pour des faits de dégradations de biens en réunion « , selon le procureur de la République de Nice.

Seule ombre à la procédure habituelle et réglementaire dans ce cas: leur avocate, Me Marie Dosé, n’a pas été prévenue. Son numéro avait pourtant été transmis aux policiers, selon Philippe, un des militants interpellés. Mais l’avocate assure n’avoir jamais été contactée.

Une information confirmée par le parquet, qui invoque une « erreur de numéro « . Selon Marie Dosé, le cabinet du procureur aurait reconnu jeudi que les policiers se seraient trompés en composant le numéro.

« Une répression inédite »

À la caserne Auvare, les militants ont été placés en cellule. « Pour dormir, nous avions des petits matelas sur des dalles de béton, et pas suffisamment de couvertures pour tout le monde », témoigne Philippe. Le lendemain, ils ont été soumis à un interrogatoire individuel. Parallèlement, les domiciles de quatre militants ont été perquisitionnés, certains ayant été menottés pour s’y rendre. « Chez moi, ils ont saisi une carte SD et pris en photo quelques documents de formation interne de Greenpeace « , précise Philippe. La garde à vue s’est terminée vingt heures plus tard.

« Une telle répression, c’est inédit pour Greenpeace à Nice. Nous sommes non violents, militons pour la protection des océans et finissons traités comme des malfrats « , dénonce Philippe, qui s’accorde avec plusieurs militants pour parler d’ « intimidation « .

Le parquet a décidé de classer l’affaire « sous condition de versement d’une contribution citoyenne et indemnisation de la mairie « , informe le cabinet du procureur. Les cinq militants sont convoqués fin juin pour connaître leur peine. De son côté, la Ville de Nice confirme avoir déposé plainte jeudi. Elle a relevé des « dégradations sur du mobilier urbain et des façades, pour un coût de réparation estimée à 1.548 euros. »