Elle est là, elle est belle, majestueuse et elle se dresse devant les supporters de PSG et de l’Inter Milan venus à Munich vivre le plus beau jour de leur vie. La reproduction XXL de la Coupe aux grandes oreilles qui trône dans le parc olympique de la cité bavaroise abritant le stade où l’OM l’avait soulevé en 1993, rappelle l’immensité du moment, le caractère unique de ce rendez-vous dont chacun rêve en début de saison et qui prend véritablement forme ce week-end.
Oui, cette fois-ci on y est, vraiment, et après trois semaines d’attente, Paris fait enfin face à son destin et a rendez-vous avec l’histoire samedi soir à l’Allianz Arena. « C’est une chance unique de vivre ce moment, confie un membre de la délégation du PSG. On sait, potentiellement, que ça ne se reproduira pas tout de suite. Il faut en profiter. »
Un constat pleinement partagé par Ousmane Dembélé qui veut savourer l’instant présent et simplement kiffer. « C’est exceptionnel d’être ici. On prend cette finale avec sérieux mais aussi beaucoup de joie, remarque le meilleur buteur parisien. Il va falloir contenir ses émotions, jouer avec calme et le sourire. »
Le terrain de jeu est d’ailleurs idéal. On n’a pas attendu cette jolie et chaude journée ensoleillée de la fin du mois de mai pour savoir que l’Allemagne était un vrai pays de foot, mais Munich a, comme attendu, fait honneur à la plus prestigieuse des compétitions de clubs qui s’affiche à de multiples endroits du centre-ville.
« Toute ma vie j’en ai rêvé »
Ligue des champions, trois mots qui donnent le sourire et font briller les yeux de Maxime, croisé au « Champions Festival », un endroit où les fans des deux camps peuvent se réunir et se divertir avant cette folle échéance. Un moment qui paraît à la fois si proche et si lointain…
« Toute ma vie j’en ai rêvé. Être là pour vivre une finale de Ligue des champions de mon club préféré, c’est juste fou, glisse-t-il, impatient. J’ai encore du mal à prendre conscience qu’on sera acteurs de ce match qu’on a l’habitude de regarder à la TV. On réalisera la portée de l’événement demain au stade. Mais l’attente est interminable, je compte les heures avec d’autres Parisiens croisés dans la ville. »
Ce vendredi après-midi, on distinguait quelques chants à la gloire du club de la capitale dans le ciel munichois, du côté de la fameuse Marienplatz, tandis que des techniciens s’affairaient à la préparation de la fan-zone de Königsplatz destinée, samedi, aux 18 000 supporters du PSG, qui rallient au compte-goutte la Bavière en voiture, train, car ou avion.
Ils n’étaient d’ailleurs qu’une petite poignée – on notera tout de même la présence d’un supporter venu de Singapour – à accueillir à 13h20 les joueurs de Luis Enrique à l’Infinity Hotel & Conference, établissement situé dans une zone industrielle. Un endroit propice pour préparer dans le calme et la sérénité cette finale, comme ils l’ont fait depuis le début de la semaine.
Malgré la grandeur de l’événement, le groupe parisien détendu, parfois hilare, et serein n’a rien changé à ses habitudes : déjeuner à l’hôtel, haie d’honneur pour Arnau Tenas, dont c’était l’anniversaire ce vendredi, et un entraînement classique de veille de match avec des exercices ordinaires.
Il y a bien eu quelques apartés ici et là, Luis Enrique discutant de longues secondes avec Ousmane Dembélé ou Marquinhos pendant la séance… avant de les applaudir plus tardivement à la sortie de leur conférence de presse, mais la routine globale était la même.
« C’est fou d’être de retour à Munich »
Les sourires affichés au moment de fouler la pelouse de l’Allianz Arena en disent long sur cette confiance teintée de fierté au regard du chemin parcouru depuis plusieurs mois. « C’est fou d’être de retour ici quand on repense au match perdu contre le Bayern en novembre », souffle un proche du groupe.
Dans cette dernière ligne droite, il lui restera encore à gérer ces ultimes heures, aussi indécises que délicieuses. « Il n’y a pas beaucoup de secrets : il faut bien manger, bien dormir, faire les soins. Parler avec les partenaires. Ce sont des détails mais tout le monde est prêt, rappelle le capitaine Marquinhos. Il faut attendre le moment sans se mettre trop de pression. Je ne veux pas laisser passer cette opportunité. Il faut énormément d’efforts pour parvenir à ce niveau. À nous de faire ce qu’il faut pour ramener le trophée pour les supporters et notre famille. » Paris est prêt à brûler de plaisir.