Le Mémorial de la Shoah, deux synagogues et un restaurant, situés dans le centre de Paris, ont été aspergés de peinture verte dans la nuit de vendredi à samedi. Selon le Parisien, les faits ont été constatés par les policiers lors de leurs patrouilles, vers 5 heures du matin. Pour sa part, RTL rapporte qu’«une relecture des images de vidéosurveillance du Mémorial de la Shoah a révélé qu’un individu vêtu de noir a été filmé en train de taguer les lieux vers 4 h 35 du matin».

Au pied de la façade du restaurant, Chez Marianne, un pot de peinture entamé a été retrouvé. Outre le restaurant, des jets de peinture ont été constatés par la police sur la synagogue des Tournelles, sur celle d’Agoudas Hakehilos, ainsi que sur le Mémorial de la Shoah, tous dans le IVe arrondissement de la capitale. Aucun message, ni revendication n’a été découvert à ce stade.

«Je condamne avec la plus grande force ces intimidations, a réagi de son côté la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, dans une déclaration transmise à la presse. L’antisémitisme n’a pas sa place dans notre ville et dans notre République. J’ai demandé au service de la propreté d’intervenir en urgence. Nous porterons plainte.» Dans un message posté sur X, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a de son côté dit son «immense dégoût».

«Après la peinture rouge, la peinture verte, a quant à lui réagi Ariel Weil, maire PS du secteur Paris centre. Cette fois, le geste est plus précis : Mémorial de la Shoah, synagogues et restaurant “juif”. Après tout, ce n’est que du patrimoine. Et ça va sûrement sauver des vies. Les actes “militants”, on sait où ça commence, pas où ça finit.» L’élu fait référence aux mains rouges qui avaient été apposées au pochoir sur le Mur des Justes du Mémorial de la Shoah, dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 mai de l’année dernière.

Dans un télégramme adressé aux préfets vendredi et consulté par l’AFP, Bruno Retailleau avait demandé un renforcement des mesures de sécurisation de la communauté juive à l’occasion de la fête de Chavouot du dimanche 1er juin au soir au mardi 3 juin au soir.

Il avait expliqué ces mesures par la «persistance des tensions au plan international, en particulier au Proche-Orient», qui «exige le maintien d’une extrême vigilance, notamment vis-à-vis des manifestations et des lieux à caractère religieux». Le ministre avait relevé en outre que «les actes antisémites représentant plus de 60 % des actes antireligieux, la communauté juive était particulièrement exposée».

Un total de 1 570 actes antisémites ont été recensés en France en 2024, après 1 676 en 2023, avait annoncé le 22 janvier le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui déplorait un niveau «historique» pour la deuxième année consécutive.