Les pilotes Honda ont tous progressé cette année, en pouvant lutter avec un top 10 qui leur était inatteignable en 2024. Johann Zarco a fait encore mieux, avec une sixième place à Termas de Río Hondo puis une quatrième à Losail, et surtout sa victoire inattendue au Mans suivie d’un nouveau podium à Silverstone, en prenant la deuxième position.

Actuellement, les autres représentants de la marque ne sont pas en mesure de faire aussi bien et selon Aleix Espargaró, engagé en wild-card sur deux des trois dernières courses, cela vient d’une capacité de Zarco à composer avec les vibrations de la Honda.

« Il arrive à rouler avec beaucoup de chattering », a expliqué le pilote d’essais du constructeur. « Les autres, on n’y arrive pas. Quand on a un pneu neuf et qu’il faut vraiment être à la limite, il arrive à rouler avec ces vibrations, sans les ressentir. »

« C’est très difficile parce qu’au niveau du corps, quand on sent ces vibrations, on veut redresser la moto, moins tourner… Et ce n’est pas ce qu’il fait. Il arrive à garder de la vitesse à la corde donc il pilote à un niveau vraiment, vraiment élevé. »

Luca Marini pense plutôt que Johann Zarco a fait la différence grâce à une Honda dans une configuration différente le dimanche à Silverstone. « Je ne pense pas que Johann était plus rapide grâce à [sa gestion des vibrations] », a assuré l’Italien, sans donner de plus amples précision : « Je sais très bien ce qu’il avait et qui favorisait ses performances sur cette piste. »

Luca Marini, Honda HRC

Luca Marini

Photo de: Mirco Lazzari GP – Getty Images

« Je ne sais pas si c’est une chose que l’on pourra essayer sur une autre piste parce que [Silverstone] est assez particulière, surtout avec ces températures fraîches, qui permettent d’utiliser le pneu tendre et de jouer un peu plus. »

Marini considère néanmoins que les vibrations sont une composante importante dans le comportement de la Honda : « C’est une chose à laquelle on doit s’adapter. Je pense que le pilotage aide beaucoup pour ça, si on arrive à gérer la phase d’entrée du virage, on peut éviter les vibrations. Mais c’est toujours là si on fait une manœuvre agressive. »

Je sais que je peux être à ce niveau.

Sur la seconde Honda officielle, Joan Mir est convaincu que Johann Zarco ne fait rien de radicalement mieux que les autres pilotes Honda, mais surtout qu’il a réussi à se mettre dans une position favorable en début de course, s’offrant la possibilité de rouler à son rythme. L’Espagnol est justement certain de pouvoir adopter un rythme similaire si les planètes s’alignent.

« Si on regarde les chronos de Johann et les miens, ils ne sont pas différents », a assuré Mir, qui a vu l’arrivée 6″232 derrière Zarco, et a réalisé un meilleur tour à 0″167 de la meilleure performance du pilote LCR. « C’est juste qu’il arrive à les faire depuis une autre position. »

« Au premier départ, il a pris un mauvais départ, il était derrière et je suis certain que cela aurait complètement changé sa course, parce qu’on commence à se battre avec les autres et c’est ce qu’il m’est arrivé. »

« De l’autre côté, si on regarde son rythme pendant les essais, quand tout le monde est dans la même position, son rythme n’est pas meilleur que les autres Honda. C’est juste qu’il arrive un peu à faire la différence avec sa position [en piste]. Avec l’expérience, la façon dont il arrive à trouver ses réglages, il a tout sous contrôle et il n’a pas eu la dégradation que j’ai eue. »

Joan Mir, Honda HRC

Joan Mir

Photo de: Gold and Goose Photography / LAT Images / via Getty Images

Très mécontent après le sprint, Joan Mir a retrouvé son optimisme le dimanche mais a justement souffert d’une dégradation excessive de ses pneus, selon lui accentuée par ses luttes en cœur de classement. Dixième à l’arrivée, il estime que le scénario aurait pu être être inversé avec Zarco sans le drapeau rouge, qui a rebattu les cartes.

« Je pense que Johann a eu la chance que je n’ai pas eue, surtout au départ. Au premier départ, j’ai été très surpris parce que je pouvais être dans le groupe que je voulais, puis j’ai pu contrôler avec l’accélérateur pour être doux. Mais au deuxième départ, ce n’était pas comme ça parce que j’ai dû me défendre face aux autres pilotes, qui étaient derrière. »

« Si on n’attaque pas à 100% en ligne droite et qu’on n’accélère pas, qu’on met la moitié des gaz, on perd l’avantage et ils nous doublent. Ce que Johann a fait, c’était trouver de l’air frais. Quand on a commencé à se battre, il s’est un peu échappé et il pouvait bien contrôler. En fin de course, c’est payant et il a pu avoir un rythme constant tout au long de la course. »

« J’espère avoir retrouvé le rythme que je pouvais montrer pendant les essais, qui étaient constants, mais je ne m’attendais pas à cette dégradation. C’est ce qui se passe quand on se bat avec les autres. Une meilleure position de départ aidera, c’est sûr, mais je sais que je peux être à ce niveau. »

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