VU D’AILLEURS – Dans les usines ukrainiennes, les femmes remplacent les hommes partis au combat.
Par Laura Lucchini (La Repubblica)
À Dnipro, dans l’est de l’Ukraine, Larissa Prylypa ne perd rien de sa bonne humeur. « Les shifts durent 12 heures, et nous devons arriver une demi-heure plus tôt pour nous préparer. Comme le bâtiment est immense et qu’il est bien trop dangereux d’en sortir, nous mangeons à l’intérieur de l’aciérie. Mais je ne me plains pas : les repas sont chauds, et les pauses régulières. Ils organisent même le transport aller-retour entre le domicile et l’usine. Cela dit, il nous arrive d’avoir peur. Pendant les shifts de nuit, il n’est pas rare que notre chef de service nous ordonne de nous abriter au sous-sol. L’épisode le plus terrifiant s’est produit fin janvier. Nous sommes restés des heures dans l’abri, sans pouvoir utiliser nos téléphones pour prendre des nouvelles de nos enfants. Quand nous sommes enfin sortis, nous nous sommes retrouvés face à un missile Grad russe, qui avait soufflé les fenêtres du laboratoire. Regardez, je vous montre la photo. »
Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 83% à découvrir.
Vous avez envie de lire la suite ?
Débloquez tous les articles immédiatement.
Déjà abonné ?
Connectez-vous