Dans le département de Michèle Lamont, professeure de sociologie et d’études africaines et afro-américaines à l’université de Harvard depuis 2003, la moitié des nouveaux étudiants sélectionnés pour venir y faire leur thèse sont étrangers. Leur venue est compromise depuis que les autorités de l’immigration ont révoqué l’agrément autorisant l’université à accueillir des étudiants étrangers, mesure gelée par une juge pour le moment. «Même avec la suspension de la justice, ça va prendre un bout de temps avant que la situation revienne à la normale. Il y a tellement de catégories d’étudiants qui sont touchées…», se désole-t-elle.
Spécialiste des inégalités, Michèle Lamont a formé à Harvard des sociologues venant de dizaines de pays, dont elle vante la «dynamique intellectuelle incroyable. Ce n’est pas en attaquant les systèmes d’éducation supérieurs et de la recherche que Trump va réussir à “make America great again”. Il s’attaque à l’une des forces principales du pays. C’est du jamais vu, ça tient de l’absurde, on est tous abasourdis par ce qui se passe