Il y a la partie officielle. Avec un discours qui s’est d’abord voulu ferme sur les dramatiques débordements survenus dans la liesse consécutive à la victoire (5-0) du PSG face à l’Inter Milan en finale de la Ligue des champions, samedi soir. « La réponse de l’État sera à la hauteur et on poursuivra les auteurs de ces affrontements », a lancé, martial, Emmanuel Macron à l’entame de son discours de félicitations aux Parisiens tenu en début de soirée, ce dimanche 1er juin, à l’Élysée. Puis l’ambiance s’est détendue, lorsque le président de la République a laissé parler le fan de football qu’il est.
Mais il y a surtout eu ce moment intimiste, entre les joueurs du PSG et Emmanuel Macron, avant la cérémonie chronométrée et médiatisée. Petit intermède de calme au milieu d’une journée folle de communion entre les dizaines de milliers de supporters et l’équipe championne d’Europe, le passage à l’Élysée n’a pas finalement été si guindé que prévu.
Poignée de main à Donnarumma qui « n’a rien eu à faire hier »
Car dans un entretien dans l’un des salons, Emmanuel Macron s’est immédiatement montré taquin. Envers lui-même d’abord, pour couper l’herbe sous le pied des chambreurs du vestiaire parisien. Rappelant qu’il est fan du club rival, l’Olympique de Marseille, il a ensuite eu un mot particulier pour chacun des protagonistes du PSG.
« Je me rappelle bien tous les commentaires à votre arrivée et même en début d’année », a-t-il confié dans un clin d’œil à l’entraîneur Luis Enrique, critiqué il y a encore quelques mois. Avant de partager une poignée de main virile avec le gardien Gianluigi Donnarumma, qui « n’a rien eu à faire hier ». Le chef de l’État a ensuite donné une belle accolade à l’attaquant Ousmane Dembélé, qu’il espère voir devenir « Ballon d’or ».
Pendant ce temps, dans la salle des fêtes de 600 m2 aux plafonds couverts de dorures, les membres du staff patientaient avec les invités de l’Élysée. Tous formaient une haie d’honneur, avec Rachida Dati, Valérie Pécresse, mais aussi les anciens Parisiens Javier Pastore, Ludovic Giuly, Christophe Jallet, Yohan Cabaye ou quelques sportifs et stars du show-business comme Gérard Darmon, Teddy Riner, Richard Gasquet…
Les joueurs sont entrés par la cour de l’Elysée. LP/Delphine Goldsztejn
Au milieu de cette assemblée, une supportrice de poids, elle aussi directement revenue de Munich (Allemagne), où se déroulait la finale : « Je suis très fière de cette équipe. C’était une soirée merveilleuse pour toute la France », confie la ministre des Sports, Marie Barsacq, dans un immense sourire.
« Ils ont des étoiles dans les yeux pour la vie »
Et puis, enfin, les « stars », dont les Portugais maîtres du milieu de terrain, Vitinha et Neves, en tête, sont arrivées dans une ovation générale et en tapant dans les mains de toute l’assemblée. Marquinhos, le capitaine, qui n’a que très rarement lâché la coupe, est entré en dernier, permettant à chacun d’effleurer ce trophée tant convoité, avant de rejoindre ses compères sur l’estrade présidentielle.
Marquinhos, se prêtant aux jeux des photos. LP/Delphine Goldsztejn
« Ici, c’est enfin Paris », a lancé le président en référence au slogan des supporters parisiens, se réjouissant que « la France entière a vibré derrière Paris, cette équipe soudée, solidaire et généreuse » dans l’effort.
Le temps d’une dernière photo, et les Parisiens ont filé sans trop s’attarder par la cour où patientaient les journalistes. Mais ils sont, en revanche, ressortis du bus quand deux enfants d’un employé de l’Élysée leur ont fait des signes dans la rue.
« On a eu les autographes de Désiré Doué et Ousmane Dembélé », savourent Lenny et Lucas. « Ils ont des étoiles dans les yeux pour la vie », glisse leur papa, qui avait peur qu’ils soient déçus à attendre à l’écart de la liesse populaire. « Luis Enrique est venu vers nous pour une photo et on a même pu toucher la coupe », lancent les deux enfants, au paradis comme tous les supporters du PSG depuis samedi soir.