La Continentale Groupama-FDJ est montée sur le podium final de l’Alpes Isère Tour, en tant que meilleure équipe, mais à l’arrivée l’heure n’était pas vraiment à la fête. Dans le final, Maxime Decomble a mené le groupe des favoris derrière son coéquipier Rémi Daumas, qui ouvrait seul la route. L’homme de tête a été repris à trois kilomètres du but, et Aubin Sparfel (Decathlon AG2R La Mondiale) est allé faire coup double au sprint.
« IL A MANQUÉ UN PEU DE SANG-FROID »
Le déroulé du final n’a pas vraiment été compris sur la ligne d’arrivée. Un spectateur est même allé dire à l’Espoir 1 qu’il pouvait remercier son leader… À chaud, Maxime Decomble se demandait s’il avait bien fait d’agir de la sorte, conscient qu’il y avait peut-être mieux à faire mais assumant avoir pris ses responsabilités (lire ici). Jérôme Gannat lui a apporté la réponse en lui faisant part de son mécontentement. “Clairement, il fait une erreur”, indiquait un peu plus tard le directeur sportif au micro de DirectVelo.
Dans la dernière difficulté, Maxime Decomble a donc tenté de distancer Aubin Sparfel au train. “Il a roulé surtout dans le dernier kilomètre de la dernière bosse de la journée. À ce moment-là, c’était nettement moins difficile. S’il n’y a pas d’accélération, tu ne peux pas lâcher quelqu’un”. Mais le Franc-Comtois ne voulait pas non plus accabler son coureur. “L’erreur peut s’expliquer. Pour un jeune coureur, c’est compliqué parfois d’analyser une situation dans un moment comme celui-là. Ce sont des décisions dures à prendre, c’est sûr qu’on fait les meilleures analyses quand la course est finie. Maxime a plus pensé au général et a distancé les coureurs qui étaient derrière lui, mais il était avec un garçon qui prenait la première place (Aubin Sparfel). C’était davantage à ce coureur-là de faire l’effort. Il a manqué un peu de sang-froid. Comme je lui ai dit, une course de vélo, c’est parfois du poker”.
« DES PROGRÈS À FAIRE POUR BIEN TRAVAILLER ENTRE NOUS »
Avant l’étape, trois secondes séparaient Aubin Sparfel et Maxime Decomble, à l’avantage du coureur de Decathlon AG2R La Mondiale. Moins rapide, le pensionnaire de la Groupama-FDJ ne pouvait pas miser sur un sprint et profiter des bonifications. “Comme ça allait être compliqué de le battre au sprint, il aurait dû raisonner autrement, justement, en attaquant pour lâcher Aubin Sparfel”. À chaud, Rémi Daumas avait bien conscience que tout n’avait pas été parfait dans le final. « Je ne sais pas si on a très bien couru collectivement, mais on a essayé de faire au mieux toute la semaine. Physiquement, on a eu un gros collectif. Mais je pense qu’il y a encore des progrès à faire pour bien travailler entre nous. Il faudra qu’on en parle”. La discussion a vite eu lieu.
Après le podium, Jérôme Gannat a réuni ses coureurs dans le camping-car. “Dans ces cas-là, à l’arrivée, il y a toujours un petit peu de colère, mais après, chacun s’explique. Il faut laisser retomber aussi un petit peu la pression et comprendre le pourquoi du comment. Il y a forcément toujours des imperfections, l’équipe est jeune”. Jeune et forte. Elle a placé trois coureurs dans le Top 5 du général (voir classements). “Il nous manque une victoire d’étape mais le bilan est bon”. Et au-delà des résultats, les coureurs de la Conti Groupama-FDJ sont repartis de l’Alpes Isère Tour avec beaucoup d’enseignements à tirer. Ils tenteront d’en profiter sur le prochain Tour d’Italie Espoirs.