Les instituts économiques
allemands ont abaissé leurs prévisions de croissance à 0,1% pour
cette année contre 0,8% attendu en septembre, en tenant compte
des premiers droits de douane américains sur l’acier,
l’aluminium et les voitures, et confirmant un rapport antérieur
de Reuters.
L’Allemagne, qui compte beaucoup sur ses exportations, est
la seule économie du G7 à s’être contractée au cours des deux
dernières années. Selon les instituts, les droits de douane
supplémentaires « réciproques » annoncés par le président
américain Donald Trump le 2 avril et suspendus mercredi
pourraient encore avoir un impact majeur à la plus grande
économie d’Europe, avec un risque de « doubler les effets
négatifs ».
L’Allemagne pourrait ainsi, pour la première fois depuis
l’après-guerre, connaître une troisième année de récession.
Les conservateurs allemands de Friedrich Merz ont conclu un
accord de coalition avec les sociaux-démocrates de centre-gauche
mercredi, dans le but de relancer la croissance dans la plus
grande économie d’Europe.
Les nouvelles prévisions tiennent compte des droits de
douane américains de 25% sur l’aluminium, l’acier et les
voitures de l’UE, qui sont toujours en vigueur, mais pas des
augmentations de droits de douane de 20% sur d’autres
marchandises annoncées la semaine dernière et suspendues pour
une période de 90 jours mercredi.
Pour 2026, les instituts économiques prévoient une
croissance de 1,3%, inchangée par rapport aux prévisions
précédentes.
Après les élections de février, les conservateurs menés par
le futur chancelier allemand Friedrich Merz et les
sociaux-démocrates ont annoncé un fonds de 500 milliards d’euros
pour les infrastructures, ainsi que des réformes radicales des
règles d’emprunt pour soutenir la défense et relancer la
croissance.
Le paquet fiscal devrait entraîner des dépenses publiques
supplémentaires de 24 milliards d’euros en 2026, ajoutant un
demi-point de pourcentage à la croissance économique, selon les
instituts.
La faiblesse de l’économie devrait toutefois se répercuter
sur le marché du travail. Le chômage devrait augmenter cette
année pour atteindre 6,3%, contre 6,0% en 2024, avant de
retomber à 6,2% l’année prochaine.
L’inflation en Allemagne devrait s’établir à 2,2% cette
année, avant de passer à 2,1% en 2026.
Le ministère de l’Économie s’appuie sur les prévisions des
instituts Ifo, DIW, IWH, IfW et RWI pour établir ses propres
projections.
(Rédigé par Maria Martinez, version française Elena Smirnova,
édité par Augustin Turpin)