Le 10 avril dernier, le collectif des écoles publiques de Saint-Étienne lançait un pavé dans la mare : d’après ses calculs, entre 2018 et 2024, les établissements privés de la ville auraient comptabilisé 330 élèves en trop dans leurs effectifs et auraient, à ce titre, touché un trop-perçu de 270 000 euros de la part de la municipalité.
Cette dernière participe en effet aux dépenses de fonctionnement des écoles privées à hauteur de 602 euros par enfant en élémentaire et 1 118 euros en maternelle.
Ce trop-perçu a été contesté un mois plus tard par le directeur de l’enseignement catholique du diocèse de Saint-Etienne, qui a assuré à notre journal que l’erreur ne concernait pas 330 élèves sur la période, mais 34 (il s’agirait d’enfants comptés deux fois, car ayant deux adresses), soit un trop-perçu de « seulement » 22 775 euros.
« Si des anomalies ont été constatées, pourquoi n’ont-elles pas été signalées plus tôt ? »
Le sujet s’est longuement invité au conseil municipal de ce 2 juin, où l’opposition n’a pas manqué de demander des comptes à la majorité.
L’adjointe à l’éducation, Dominique Manin, a elle aussi fermement contesté ces chiffres du collectif des écoles publiques. Surtout, elle s’est interrogée sur l’origine des données qui ont été divulguées. Selon l’élue, « seuls les chefs d’établissement y ont accès, ainsi qu’une seule personne au sein de l’inspection d’académie. Et il n’est possible d’extraire que les chiffres de l’année. Ce qui signifie, en l’occurrence, qu’une personne a volontairement compilé et gardé ces chiffres pour elle pendant des années ».
« Si cette personne avait remarqué des anomalies, pourquoi n’en a-t-elle pas informé sa hiérarchie plus tôt ? », s’est en substance interrogée l’adjointe.
« Ces affirmations sèment le doute à quelques mois des municipales »
Pour sa part, le maire, Gaël Perdriau, a une nouvelle fois dénoncé un complot politique et médiatique, s’interrogeant sur le calendrier de telles affirmations, « qui sèment le doute sur la majorité municipale à quelques mois des élections ».
Pour lui, ces chiffres ont été livrés par quelqu’un qui aurait des intérêts à le faire en vue des élections de l’an prochain : « Certains fonctionnaires ne respectent pas la loi à des fins politiques… », a-t-il assuré.
Gaël Perdriau a, en outre, annoncé que la Ville avait déposé, dans cette affaire, deux plaintes contre X auprès de la procureure de la République, à la fois pour diffusion et pour recel d’informations confidentielles et « illégalement extraites ».