Le ballet des navires a commencé. Dans le cadre de la conférence des Nations Unies sur l’océan, Nice accueille jusqu’au 15 juin, par roulement, une trentaine de navires d’exception, scientifiques ou historiques (1). Ils serviront de lieux de médiation pour les négociations politiques, mais présenteront aussi leurs activités aux délégués de l’Unoc et au grand public.
Baptisés « Merveilles de l’Océan », certains de ces bateaux français et étrangers défileront ce dimanche 8 juin lors d’une grande parade, intitulée « Ocean Wonders », qui célébrera la Journée mondiale de l’océan.
Bateaux angolais, turcs, américains…
Ce lundi, sous une brise légère, le Baía Farta (Angola) a été l’un des premiers à accoster au port de Nice. Un mastodonte de 74,1m de long, entièrement équipé pour la recherche scientifique avancée. Peu après, c’est l’Oceanxplorer (armé par l’Américain Ray Dalio) qui a pointé le bout de sa coque – 1er navire de l’histoire à avoir réalisé un tour du monde en combinant un mix énergétique renouvelable et de l’hydrogène produit à bord par électrolyse de l’eau de mer. Suivi de près par le Bodrum (Turquie), un splendide voilier qui participe à des missions de recherche scientifique en collaboration avec l’UNESCO. Et par Le Bonita, de l’ONG Expédition MED, qui rassemble un collectif de scientifiques, d’environnementalistes et de citoyens qui luttent contre la pollution plastique.
Le Téthys II en provenance de Toulon
En provenance de Toulon, le Téthys II était également de la partie. Propriété de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) et armé par sa filiale Genavir, c’est l’un des 17 navires de la flotte océanographique française, l’une des plus importantes du monde. Un véritable laboratoire flottant sur la Méditerranée. « Le Téthys II est un navire océanographique construit uniquement pour la science, explique le commandant Clément Schneider, à la barre. On dispose d’une carte électronique de navigation ultra-précise, de sondeurs acoustiques de pointe, ou de courantomètres greffés sous la coque… Dès qu’on navigue, ces appareils produisent des données qui peuvent intéresser les scientifiques. » Le Téthys II restera amarré 5 jours à Nice. Sept marins sont à la manœuvre, et il peut accueillir jusqu’à 8 scientifiques pour les missions les plus longues. Il est en première ligne en matière de risques sismiques. « Aujourd’hui, depuis la surface, on peut connaître la composition des fonds marins, pour détecter des failles sous-marines potentiellement à risques, poursuit le commandant. Mais on peut aussi faire des suivis de populations de poisson, des suivis de phytoplanctons… le spectre est très large. »
Pour les passionnés de navigation et de vieux gréements, le Statsraad LehmKuhl et le Santa Maria Manuela montreront comment des navires se réinventent au service de l’océan.
1. Les « Merveilles de l’Océan » sont librement accessibles au grand public jusqu’au 5 juin inclus au port de Nice.