Depuis ce week-end, les commentaires vont bon train. Entre étonnement et agacement, de nombreux Seynois relèvent que le choix de planter six palmiers sur le parvis de l’église Notre-Dame de Bon Voyage, ne correspond pas au projet qui avait été présenté, le 21 février, par l’ex-maire Nathalie Bicais lors d’une réunion publique organisée sur place.
Sur les planches montrées aux administrés ce jour-là, on pouvait en effet lire que ce « grand projet » devait « permettre de récréer une place sécurisée et arborée au cœur du centre historique ». Et sur le panneau consacré à la végétation, il était écrit que « le parvis et ses alentours seront arborés pour créer un nouvel îlot de fraîcheur dans le centre historique et apporter de l’ombre à tous ceux qui souhaitent profiter de cette place publique à la belle saison ».
Dans cet objectif, la mairie annonçait donc que « deux arbres seront plantés sur la place: un ceiba speciosa (dont le feuillage étalé offre une grande surface d’ombre) et un palmier de type syagrus ou arescastrum (symbole du christianisme, il fait référence à l’église, magnifie le bâtiment et n’encombre pas la vue laissant ainsi la rosace visible de tous) ». En outre, la municipalité indiquait que « quatre arbres seront plantés sur le bas de la rue Jacques-Laurent, sur la placette créée devant le restaurant ». Espèce sélectionnée: le tipuana tipu dont le « feuillage étoffé permet de lutter contre la chaleur ».
« Aucun intérêt climatique »
Finalement, point de ceiba speciosa ni de tipuana tipu. Les Seynois ont découvert, ces jours derniers, que six grands palmiers avaient mis en place. D’où l’incompréhension. Doublée de griefs: « Ces végétaux ne font pas un brin d’ombre ». « Ces plantes n’ont aucun intérêt écologique ou climatique ». Ou encore: « Ils gâchent la vue sur l’église »; « un olivier aurait été plus en adéquation avec la culture provençale et chrétienne ». Alors comment en est-on arrivé là?
En mairie, on indique qu’ »entre le moment où le projet a été présenté aux administrés, et le lancement des travaux, l’architecte des Bâtiments de France (l’église est inscrite au titre des monuments historiques, Ndlr) a demandé si nous voyions un inconvénient à ne mettre que des palmiers qui, selon lui, sont esthétiquement davantage dans l’esprit méditerranéen. C’était une préconisation à laquelle, à l’époque, Nathalie Bicais ne s’était pas opposée ».
Certes, il est admis que des oliviers auraient tout autant évoqué « l’esprit méditerranéen », mais ajoute-t-on en mairie, « il fallait aussi tenir compte du système racinaire des arbres afin qu’ils ne soient pas en conflit avec les réseaux enterrés ».
S’apercevant que le choix des palmiers commençait à faire réagir les Seynois, la Ville a communiqué hier matin sur ses réseaux sociaux pour faire savoir que le choix des palmiers était bien « une demande de l’architecte des Bâtiments de France ». Une explication qui n’apaise pas les critiques.
Entre autres, Jean Huillet, ancien pharmacien dans le centre-ville, et membre actif du comité d’intérêt local La Seyne ouest et sud, juge le choix des palmiers « désastreux », qui plus est « sans concertation ». Il évoque un risque de « chute de palmes sèches lors de vent violent » mais surtout, ajoute-t-il, l’architecte des Bâtiments de France « assumera son choix et ses conséquences en pleine canicule estivale »…
Sur le document montré aux administrés lors de la réunion publique de présentation du projet, seul un palmier devait être planté. Document DR