Jusqu’à présent, il était admis que les premiers mouvements des plaques tectoniques de la Terre s’étaient déclenchés il y a environ trois milliards d’années. Des chercheurs grenoblois de l’Université Grenoble Alpes (UGA) ont cependant fait une découverte qui viendrait contredire cette théorie.
Dans une étude publiée le 25 avril dernier dans la revue Nature Communications, ils avancent que l’activité dynamique des plaques tectoniques aurait en réalité commencé il y a quatre milliards d’années. C’est-à-dire du temps de l’Hadéen, première division géologique de notre planète s’étendant de 4,54 à 4 milliards d’années.
Une étude réalisée grâce à une plateforme unique au monde basée en Isère
Après avoir analysé du magma piégé dans des cristaux d’olivines formés il y a 3,3 milliards d’années, les scientifiques ont découvert que ce magma provenait “de la fusion partielle d’un domaine du manteau terrestre formé il y a plus de 4 milliards d’années”, indique l’Université Grenoble Alpes dans un communiqué. “Ces analyses montrent aussi que cette source mantellique a subi des processus d’extraction de croûte continentale qui n’avaient jamais été identifiés auparavant. En somme, les nouveaux résultats présentés dans cette étude mettent en lumière les processus géologiques qui gouvernent l’évolution de la Terre il y a plus de 4 milliards d’années.”
Pour arriver à cette découverte, les chercheurs de l’UGA ont pu s’appuyer sur une plateforme unique au monde d’analyse géochimique. Elle est installée à l’Institut des sciences de la Terre (*), à Gières, près de Grenoble.
Des modélisations numériques à partir des analyses effectuées ont ensuite été réalisées au sein du German research center for Geosciences. Ces modélisations ont révélé “que les résultats géochimiques obtenus sur un site géologique particulier en Afrique du Sud sont représentatifs des processus se déroulant sur Terre durant l’Hadéen et que le volume de croûte continentale présent à la surface de la Terre durant ces temps très anciens était très proche du volume actuel”.
Ces résultats s’opposent donc à une large partie de la communauté scientifique puisque cette dernière a tendance à considérer que du temps de l’Hadéen, la dynamique lithosphérique était “largement statique, faite de bombardements météoritiques et d’activités volcaniques sporadiques mais que la tectonique des plaques horizontale telle que nous la connaissons aujourd’hui n’était pas active”.
(*) L’Institut des sciences de la Terre de Grenoble est une unité mixte de recherche qui rassemble l’Université Grenoble Alpes, le CNRS, l’Université Savoie Mont Blanc, l’Institut de recherche pour le développement et l’Université Gustave-Eiffel.