Alors bien sûr, il y a la fête. De la couleur, beaucoup. De la musique, de la danse, aussi. Et de la joie, dispensée à profusion. C’est en ces images que la Gay Pride s’est inscrite dans l’imaginaire collectif. Et c’est l’image qu’elle renouvellera samedi 7 juin dans les rues de Nancy.
Mais la pride n’est pas que lieu de « carnaval » gay, et les organisateurs ne manquent pas de le rappeler. Entre grande fête communautaire et lieu de revendication, l’un ne doit pas prendre le pas sur l’autre. Et iels y veillent. « Le fait même de faire la fête ensemble, sur la place publique, est en soi un acte militant », ne manque pas de souligner Marie-Eva Nisi, permanente de l’association Équinoxe.
L’asso LGBT + historique de la ville est à la manœuvre pour l’organisation de cet événement annuel, en coopération avec d’autres associations et collectifs présents sur le « Village » de la pride, ouvert dès 14 h place de la Carrière. Dont Quidam.es, Mokka, House of Sant Trinity, mais aussi SOS hépatites et Aides ou encore l’association Dynamo.
Stands, échanges et prises de parole au menu dès 14 h, avant que ne démarre le défilé où seront levées haut les banderoles et scandés fort les slogans. Thématique : « Vos idées régressent, nos combats continuent. »
Ne pas baisser la garde
« Parce que depuis les années 70 et les premières marches des fiertés, on n’a jamais cessé le combat, assure Marie-Eva Nisi. Bien sûr, il y a eu des avancées, qui nous ont accordé un peu de soulagement, comme l’adoption du mariage pour tous, ou la loi contre les thérapies de conversion. OK, la visibilité LGBT + a progressé. Mais les manifestations de LGBT-phobie aussi ! Et le climat actuel est plus à la régression qu’au progrès. »
Iel en veut pour preuve les mesures « anti-trans » en Grande-Bretagne, en Italie et aux États-Unis. « Tout ça va de pair avec la montée des idées d’extrême droite. Or ces discours nous portent préjudice. Et je parle de nos vies ! Il ne s’agit pas de débattre du gâteau à acheter pour la fête d’anniversaire ! » Que ce soit en France en général, ou même à Nancy « où, depuis deux ans, des groupuscules se montrent de plus en plus hostiles à notre égard. Alors non, on ne peut pas se permettre de baisser la garde ».
Et pour ça, s’aligneront en tête de cortège les personnes en situation de handicap, les rangs militants, les trans, les queers racisé.e.s, les bi et pan, un char animé de la DJ Drag Nikaïa et même un vélo sono.
Départ de la place Carrière vers 15 h 30 environ. Pour une boucle d’une heure en centre-ville. L’an passé, près de 4 000 personnes avaient rejoint le cortège. Dans une ambiance de fête qui n’empêche pas de rester sur le qui-vive en effet !