Après 40 ans de vie à Paris, « avec les frotteurs, les voleurs », Antoinette a appris à se méfier de tout. Pourtant, ce jour-là à Nice, elle ne pensait pas vivre un tel traumatisme.
Elle raconte qu’il est aux alentours de 11h samedi 31 mai. La Niçoise rentre avec ses courses et s’engouffre dans son immeuble, situé entre le quartier des Musiciens et le Carré d’Or Arrivée dans le hall, elle s’apprête à prendre l’ascenseur quand un individu, « petit et la vingtaine », surgit dans son dos et lui arrache ses trois chaînes en or.
« Ensuite, il a voulu attraper mon sac mais je me suis accrochée et défendue « , se souvient l’octogénaire. Elle finit par tomber par terre et crie pour alerter les voisins. Certains sortent. Entre-temps, l’individu et son complice avaient pris la fuite avec quelques bouts de bijoux, cassés pendant l’altercation. Alertées par les voisins, les polices municipale et nationale interviennent. Les forces de l’ordre invitent la Niçoise à déposer plainte.
« Ils auraient pu me tuer »
« Je ne pouvais pas me déplacer pour aller au commissariat, mais les policiers ont été au top et charmants », martèle Antoinette. « Ils sont venus me chercher chez moi, m’ont emmenée à la caserne Auvare, puis à l’hôpital Cimiez, et ils m’ont ramenée à la maison », s’émeut-elle, reconnaissante. Elle avoue surtout avoir été surprise du dévouement des policiers. « Je ne m’attendais pas à ce qu’ils soient disponibles comme cela! Je les ai même invités à venir dans ma maison en Corse lors de leurs prochaines vacances », s’amuse la vieille dame.
Mais derrière son sourire, Antoinette présente ses bouts de chaînes, récupérés par terre après son agression. Elle essaie de reconstituer tant bien que mal ses bijoux à la valeur plus sentimentale que pécuniaire. » Tout est en morceaux », se lamente-t-elle. Physiquement, elle a été blessée légèrement: par moments, une douleur au coude droit la saisit.
Elle passe ce mercredi une radio pour voir si elle n’a rien de cassé. Sinon, quelques plaies bénignes par-ci par-là, mais cette agression affecte aussi son moral. « Évidemment, se faire agresser chez soi, c’est humiliant. Et puis j’ai une rage! S’en prendre à une vieille dame, c’est de la lâcheté. Ils auraient pu me tuer », tonne-t-elle. Ses deux agresseurs présumés seront retrouvés quelques heures plus tard.
Retrouvés « grâce aux caméras de surveillance »
« Et c’est grâce aux caméras de vidéosurveillance », insiste Antoinette. Elle a d’ailleurs écrit une lettre au maire de Nice pour le remercier d’avoir maillé la Ville de ces dispositifs de surveillance. » Quand il y a des bonnes choses, il faut le signaler », estime la Niçoise.
Par son témoignage, c’est aussi un message de prévention qu’elle veut passer. Dans son immeuble, un de ses voisins a déjà été dépouillé de sa carte bancaire par deux jeunes filles qui l’ont aidé à monter ses courses. Désormais soucieuse des représailles, elle est régulièrement accompagnée par sa sœur qui l’aide à affronter cette épreuve.
« On a toujours l’appréhension, on ne peut pas l’empêcher », glisse-t-elle.