Les tours de la Défense à gauche, la tour Eiffel à droite, la ville nouvelle en contrebas… Ce mardi midi, une petite tâche jaune est venue s’ajouter au panorama qui s’étire à vue d’oeil au sommet de la colline d’Elancourt (Yvelines). Une borne de couleur avec l’inscription « point culminant d’Île-de-France » symbolise désormais les lieux qui se dressent à 231,62 m, très exactement.
La mesure a été officialisée ce mardi par des professionnels à l’occasion de la semaine annuelle des Géomètres-Experts. Depuis le 28 avril, les spécialistes se sont armés de leurs meilleurs outils pour réaliser les relevés les plus précis, à commencer par des drones équipés de caméras et de capteurs Lidar (qui détectent par laser).
Un relevé précis à l’aide de drones
Leurs travaux ont permis de confirmer que la « butte » des Yvelines, résultat artificiel de l’accumulation des gravats extraits lors la construction de la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines dans les années 60 et 70 culminait bien au sommet de la région Ile-de-France. Avec ses 231,62 m, la colline d’Elancourt s’élève même plus haut que la célèbre butte Montmartre (130,53 mètres), point culminant, cette fois « naturel », de Paris.
« Dans notre métier, le moindre centimètre est important »
Aude Steiger, géomètre-experte, a participé au relevé altimétrique de la colline aux côtés de l’Union Nationale des Géomètres Experts (UNGE). Tout l’enjeu était de modéliser l’ensemble de la colline afin de pouvoir mesurer sa hauteur totale grâce à des technologies et stratégies innovantes. « Dans notre métier, le moindre centimètre est important », résume l’intéressée, en rapport à l’ancienne mesure connue de 231 m.
Réouverts au public le 17 mai dernier, les lieux ont accueilli les épreuves de VTT des derniers Jeux Olympiques de Paris 2024. Ils constituent aujourd’hui un formidable héritage pour le territoire. « Cette réhabilitation est d’utilité publique », appuie même Aude Steiger.
« C’est devenu un point stratégique de reconnaissance, l’étendard d’un terrain dévalorisé », abonde Jean-Michel Fourgous, le président de l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY), propriétaire du site.
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L’héritage des Jeux
Avant d’être transformé en héritage des Jeux, le terrain était en effet peu populaire. Les Jeux lui ont offert une magnifique exposition, avec des spectateurs et téléspectateurs aux anges devant les exploits des vététistes français et notamment Pauline Ferrand-Prévot, enfin sacrée sur le sol olympique.
Ce nouveau regard se prolonge pour les visiteurs qui profitent depuis d’un réaménagement important autour de pistes de VTT (pour tous niveaux) et de parcours de randonnées pédestres qui font le bonheur des familles.
En dépit des contraintes écologiques et des désaccords avec certaines associations environnementales, le projet s’est aussi voulu éco-responsable avec une gestion durable de ces espaces naturels.
Aujourd’hui, la matérialisation officielle de ce point culminant d’Île-de-France confirme, pour Jean-Michel Fourgous, que Saint-Quentin-en-Yvelines est vu comme « secteur stratégique » et « une terre d’innovations ». Du haut de ces 231,62 m, on distingue également le campus de Paris-Saclay qui en matière d’innovations fait aussi figure de site en pointe.
D’ailleurs, c’est avec une pointe de malice que Aude Steigner a formulé un voeu ce mardi : qu’une école de géomètres y voit le jour dans les prochaines années.