Par
Laure Gentil
Publié le
4 juin 2025 à 12h32
Elle doit avoir lieu demain. La Nuit du bien commun, un « gala caritatif », est organisée à la Cité des Congrès de Nantes, ce jeudi 5 juin 2025, provoquant la colère des syndicats, des partis de gauche et de la mairie de Nantes.
L’évènement, qui se déroule aussi dans d’autres villes de France, est porté par l’homme d’affaires et exilé fiscal Pierre-Édouard Stérin, créateur du projet Périclès (Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes N.D.L.R.) qui a pour but de promouvoir des idées d’extrême droite.
Le préfet de Loire-Atlantique, Fabrice Rigoulet-Roze, a signé un arrêté mardi 3 juin pour interdire toute manifestation autour de la Cité des Congrès, en raison d’un « risque de trouble grave à l’ordre public » et de la présence « [d’] opposants au nombre de 400 à 800, dont 150 à 200 militants formant un groupe à risque a minima ».
« Une offensive idéologique réactionnaire »
Ils sont plusieurs syndicats et partis politiques à vouloir manifester, comme entre autres, la CGT, FSU, Solidaires, l’Union Pirate ou encore La France Insoumise, Les Écologistes, Place Publique ou Alternatiba, Attac et le GIGNV.
Dans un communiqué commun, ils dénoncent La Nuit du bien commun qui « sous couvert de bonne volonté et de générosité […] représente une offensive idéologique réactionnaire, contraire aux valeurs républicaines et aux principes de justice sociale » et donnent rendez-vous pour manifester à 17h au rond-point près des ponts Tbilissi et Aristide Briand.
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Le projet Périclès n’a rien d’anodin : il s’agit de former une élite catholique ultra-conservatrice destinée à influencer durablement les institutions publiques, les entreprises, les médias. Les valeurs qu’il promeut sont clairement anti-égalitaires : opposition aux droits des femmes, rejet des personnes LGBTQIA+, défense d’un ordre social figé, confessionnel, autoritaire. Il s’inscrit dans une tradition contre-révolutionnaire qui tourne le dos à la République, à la démocratie, à l’émancipation des individus.
Communiqué des organisateurs de la manifestation
Johanna Rolland, la maire de Nantes, a signé de son côté une tribune dans Le Monde pour exprimer alerter sur le message véhiculé par le milliardaire au travers de ces galas.
La Nuit du bien commun a su trouver des défenseurs auprès des membres de la droite nantaise. Foulques Chombart de Lawe, candidat aux municipales de 2026, se dit « fier d’y participer » sur le réseau social X.
La présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais a elle aussi exprimé son soutien.
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