On connaît Airbus pour ses avions, ses hélicoptères et ses satellites. Moins pour ses activités dans la cybersécurité. Si le gros de l’équipe se répartit entre Élancourt (78), en région parisienne, et Toulouse, une partie est installée depuis 2018 à Saint-Jacques-de-la-Lande (35), dans le quartier de la Courrouze, tout à côté de Rennes. Une quasi-évidence pour le groupe européen. « Rennes, c’est un petit peu la cybervallée française. Même plus qu’un petit peu ! », lance Nicolas Razy, patron des programmes cyber en France chez Airbus Defence and Space.
Depuis son implantation dans la capitale bretonne, le petit site d’Airbus a bien grandi. Alors que l’équipe ne comptait qu’une poignée d’ingénieurs et de chercheurs au départ, elle est passée à une vingtaine en 2021 et à 60 aujourd’hui. « Nous avons doublé nos effectifs au cours des deux dernières années, se félicite Nicolas Rauzy, dont un quart des équipes sont aujourd’hui installées à Rennes. Une croissance, portée par l’explosion de la menace cyber, qui a obligé Airbus à agrandir petit à petit ses bureaux bretons. Fin 2024, le groupe a ainsi investi un second étage au sein du bâtiment qu’il occupe.
Détection des attaques et lutte contre les fake news
À Rennes, Airbus se concentre sur la sécurisation des systèmes informatiques et la détection des cyberattaques au profit du secteur privé et, surtout, de la défense et du ministère des Armées. Ce dernier est très présent dans la métropole rennaise, avec, par exemple, la DGA-MI (Direction générale de l’armement-Maîtrise de l’information), à Bruz (35), et le Comcyber (Commandement de la cyberdéfense des armées françaises), à Saint-Jacques-de-la-Lande.
Nicolas Razy dirige les activités cyber d’Airbus en France. (Photo Airbus Defence and Space)
Airbus travaille aussi sur la lutte contre la désinformation, les fake news propagées en ligne et les deepfakes, ces fausses images ou vidéos générées par l’intelligence artificielle (IA). « C’est un nouveau pilier qui s’est développé depuis 2021 », indique Nicolas Razy, dont l’équipe rennaise s’est également spécialisée dans le « cyberentraînement », c’est-à-dire la préparation aux cyberattaques grâce à la simulation virtuelle, l’IA et d’autres outils numériques. « Nous avons aussi développé une plateforme de formation que l’on met à disposition des écoles d’ingénieurs et des universités. » Parmi elles : l’IMT Atlantique de Rennes, Brest et Nantes, le Pôle sup de La Salle de Rennes ou l’Ensibs de Lorient.
Recrutements en permanence
En se positionnant sur ces différents segments d’activité, Airbus compte bien continuer à générer de la croissance dans la cyber, une activité épargnée par les 540 suppressions de postes prévues en France dans la branche Airbus Defence and Space. « Nous recrutons en permanence », souligne Nicolas Razy. Pour lui, l’avenir de l’activité cyber « dépendra un peu des fonds publics. Mais on voit bien qu’avec le réarmement de l’Europe, les enjeux sont extrêmement forts à tous les niveaux, y compris en cyber ». Rennes en profitera-t-il ? « On s’est bien développé, notre site est trois plus grand qu’au début, je ne vois pas de raison pour que ça s’arrête, surtout dans le contexte actuel. »