Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’exposition excessive aux rayons ultraviolets (UV) est responsable de plus de 1,5 million de cas de cancers de la peau dans le monde chaque année. © Freepik 
Chaque année en France, plus de 80 000 nouveaux cas de cancers de la peau sont diagnostiqués. Oui, 80 000 ! Et pourtant, beaucoup l’ignorent encore : le soleil est le principal facteur de risque de ces cancers.
Pour alerter la population et promouvoir les bons réflexes, des dermatologues ont lancé une campagne de prévention originale baptisée « Juin Jaune ». Son objectif ? Faire en sorte que ce mois soit aussi synonyme de vigilance face aux dangers du soleil.
Juin Jaune : le soleil n’est pas toujours notre ami Une urgence de santé publique
D’après les dernières données publiées par l’INCa (Institut National du Cancer), l’incidence des cancers cutanés a triplé entre 1990 et 2023. Nos habitudes d’exposition sont largement pointées du doigt : vacances sous les tropiques, bronzage intensif, oublis de crème solaire… Et surtout, une banalisation des coups de soleil, même dès l’enfance.
Les carcinomes (les plus fréquents) représentent environ 90 % des cas, tandis que les mélanomes, plus graves, sont responsables de près de 2 000 décès chaque année. Et contrairement aux idées reçues, ces cancers ne touchent pas que les peaux claires ou les seniors : tout le monde est concerné !
5 réflexes simples pour éviter le cancer de la peau
Pas besoin de vivre dans une grotte pour éviter les UV. Il suffit d’adopter les bons automatismes et quelques bonnes pratiques. Pour rappel:
- Évitez l’exposition entre 11h et 16h : c’est là que les UV sont les plus forts.
- Appliquez une crème solaire indice 50+, toutes les deux heures et après chaque baignade.
- Couvrez-vous : vêtements longs, chapeau à large bord, lunettes de soleil (norme CE).
- Cherchez l’ombre, même à la plage : les parasols ne sont pas juste décoratifs.
- Protégez les enfants : leur peau est particulièrement vulnérable.
Ces recommandations sont partagées par le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), qui rappelle que chaque coup de soleil est une agression pour la peau.
Juin Jaune : une mobilisation sur tous les fronts pour sauver notre peau Des actions concrètes sur le terrain
Cette année, plusieurs structures de santé participent activement à Juin Jaune :
- Le CHU de Dijon Bourgogne organise des journées de dépistage gratuit et d’information, notamment les 17 et 26 juin.
- La CPTS de Caluire (dans le Rhône) multiplie les initiatives : affichage, diffusion de messages sur les panneaux lumineux, distribution de plaquettes en pharmacie, etc.
D’autres initiatives locales et des outils numériques complètent l’effort de sensibilisation des professionnels de santé. Le site juin-jaune.fr propose ainsi des fiches pratiques, des vidéos explicatives, et même un test interactif pour évaluer son risque personnel.
Les enfants, premières victimes des UV
On ne le répétera jamais assez : le capital soleil se constitue dès l’enfance. Chaque coup de soleil reçu jeune augmente considérablement le risque de développer un cancer cutané plus tard. Concernant ces tranches d’âges particulièrement exposées, les spécialistes recommandent donc :
- D’éviter toute exposition directe avant 3 ans.
- De privilégier les vêtements anti-UV.
- D’éduquer ces enfants à mettre leur crème “tout seuls”, comme un jeu.
Une idée reçue tenace veut que “le bronzage protège” : c’est faux !! Un bronzage est une réaction de défense de la peau, signe qu’elle a été agressée.
Le message de Juin Jaune : prévenir plutôt que guérir
Face à ce danger latent, la campagne Juin Jaune nous invite donc à un changement culturel : sortir du culte du bronzage à tout prix, pour adopter des comportements plus responsables.
Et l’enjeu est de taille : la grande majorité des cancers cutanés sont évitables, s’ils sont prévenus ou dépistés à temps. Ne l’oubliez pas cet été sur la plage ou à la montagne…
À SAVOIR
En France, les cancers de la peau pourraient devenir les plus fréquents, avec jusqu’à 243 500 cas par an, selon Santé publique France. Plus de 85 % sont liés à une exposition excessive aux UV, pourtant évitable.
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