« Ce choix nous oblige et nous honore », a réagi à chaud Arnaud Van Robais, le président du groupe Rivolier, à la communication du délibéré du Tribunal de commerce de Saint-Étienne lui attribuant la reprise de Verney-Carron.
Elle faisait face à l’offre concurrente des Belges de FN Browning. « Nous nous sommes battus pour reprendre cette entreprise, nous devons maintenons la sortir de cette impasse managériale et économique dans laquelle elle se trouve depuis plusieurs mois. »
« Nous espérons désormais repartir sur de bonnes bases »
Rivolier reprend 55 des 66 salariés. Le bâtiment actuel sera loué trois ans avant un investissement dans un bâtiment plus grand et plus moderne. Dans ce dossier, Rivolier s’est associé avec le family office tchèque RSBC. Celui-ci (qui sera actionnaire à hauteur de 35 %) possède déjà le fabricant d’armes de petit calibre slovène Arex et le fabricant d’armes autrichien Steyr.
Pour Pascal Darnon, délégué syndical CGT, « c’est la fin d’une étape, nous espérons désormais repartir sur de bonnes bases même si nous déplorons le départ de onze collègues ». Pour mémoire, le CSE n’avait pas pris position entre les deux offres présentées, estimant qu’elles étaient toutes deux « sérieuses ».
Victoire du local de l’étape
Le groupe Rivolier, (qui emploie 320 salariés et réalise un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros), est spécialisé, notamment dans la distribution d’armes, munitions et équipements (gilets, chaussures, sacs) destinés aux forces de l’ordre et à l’armée française.
Il était d’ailleurs déjà le distributeur exclusif de Verney-Carron et lui avait permis, par exemple, de remporter il y a quelques mois un contrat majeur avec les CRS et la police nationale pour 3 000 « Cobra », le nouveau lanceur de Verney-Carron, destiné au tir indirect de munitions spécialisées pour le maintien de l’ordre.
Les deux projets considérés comme sérieux
Cette connaissance de l’armurier stéphanois semble avoir pesé en sa faveur, malgré la différence notable de moyens financiers dont disposaient les deux candidats. Effectivement, FN Browning frôle le milliard d’euros de chiffre d’affaires.
Selon le délibéré du jugement, dont nous avons pu prendre connaissance, si le tribunal de commerce a reconnu que les deux projets étaient tous deux « incontestablement sérieux et réfléchis », il a pointé la « très bonne connaissance de la société Verney-Carron, de ses produits, de ses compétences », par Rivolier.