Au pied des ruines du château féodal qui surplombe Ollioules se trouve une chapelle. Jusque-là propriété de la famille Van Gaver, l’édifice situé chemin de Sainte-Barbe et le terrain qui l’entoure vont intégrer le patrimoine communal: lundi soir, le conseil municipal a voté à l’unanimité le principe de l’acquisition imminente par la commune de ce lot remarquable avec une vue dégagée sur le village et l’entrée des gorges, d’une surface totale de 7.694m2, pour un montant de 800.000 euros.
« La propriété se compose comme suit, a détaillé la première adjointe, Christine Del Nero: un bâtiment remarquable (l’ancienne chapelle) de 320m² environ, qui doit dater du XIIe siècle. L’édifice semble avoir conservé en grande partie sa forme d’origine. Ce dernier, à nef unique, est long de 30m et arrondi à la place du chœur. Une extension latérale au nord est venue compléter la nef principale. L’ancienne chapelle a conservé ses murs d’origine, sa voûte principale et ses fenêtres romanes (…) et a été transformée en habitation ».
Le couple formé par Marthe et Marc Van Gaver y a vécu près de soixante ans. Après la mort de Monsieur en 2006, Madame y est demeurée jusqu’à sa mort, en 2022. Ensemble, ils ont eu huit enfants (désormais vendeurs) et une vaste descendance.
Des travaux à prévoir
Dans le grand jardin, « d’importantes terrasses agricoles (restanques) ont été mises en place durant les XVIIe et XVIIIe siècles tout autour du château », précise la description. Et « des murs de soutènement en pierres sèches sont présents sur l’ensemble de la propriété ». Si celle-ci semble « en bon état général », « de nombreuses traces d’humidité sont présentes dans le bâtiment; une rénovation intérieure et extérieure est à prévoir « .
Classée en zone naturelle (Nh) et agricole (A) au plan local d’urbanisme, la propriété faisait en partie l’objet d’un emplacement réservé (ER), à des fins de « valorisation de la chapelle du château féodal ». « Cette acquisition, souligne encore la délibération, permettrait de mettre en œuvre en partie l’ER placé sur cette parcelle ».
Vestige d’un passé médiéval « peu valorisé »
Interrogé par l’élu d’opposition Christian Bercovici, notamment sur l’usage qui en sera fait, le maire a commencé par le rassurer: « Il n’y aura pas de construction. Mais un terrain aussi important, en haut du village, s’il est bien aménagé avec une belle oliveraie, une orangeraie, ou les deux… Et si l’ensemble est ouvert au public, à la façon du jardin des Vintimille… Voilà le type d’usage qu’on pourrait en faire. »
« Quant à la chapelle, a poursuivi Robert Bénéventi, elle nécessitera un programme beaucoup plus élaboré. Il faudra sans doute faire appel à un architecte du patrimoine. Et on verra, en fonction du diagnostic, vers quoi on pourra s’orienter. Mais l’orientation de préservation du patrimoine communal est une évidence, avec une dimension culturelle, me paraît être intéressante. » Et puis, a-t-il encore soufflé, le passé médiéval d’Ollioules n’étant « pas assez mis en valeur », cette acquisition pourrait représenter « un point de circuit susceptible d’intéresser les habitants et les visiteurs ».
L’adjoint au patrimoine, Didier Martina-Fieschi, a complété: « L’ensemble des parcelles qui composent la propriété est ceinturé par des remparts. C’est un espace considéré comme une réserve archéologique importante, que nous mettons là à l’abri d’éventuels promoteurs, en protégeant ces vestiges. «
Problèmes au centre de loisirs : « C’est réglé »
La séance du conseil s’est passablement allongée suite à la question orale posée par l’élue d’opposition Claudie Cartereau-Zunino. Avec son colistier, elle a expliqué avoir été « alertée par des parents d’enfants qui fréquentent le centre de loisirs Lei Platano, géré en délégation de service public (DSP) par la Fol 83 » au sujet de « dysfonctionnements tels qu’un enfant oublié au parc de la Castellane, des enfants malmenés, qui pleurent, qui n’auraient pu participer aux activités… Ils nous ont aussi rapporté, à la suite d’un problème, une intervention de la brigade des mœurs, en novembre 2024 », indiquant toutefois que « la personne incriminée n’y travaille plus ». « Que répondez-vous, M. le maire, aux parents qui n’ont plus confiance ? », a interrogé l’élue.
Le maire tempère et rassure
« Je n’ignore rien de tout cela, a réagi Robert Bénéventi, mais je ne voudrais pas, sur la base de quelques incidents qui ont été rapidement réglés, qu’on jette l’opprobre sur un centre qui fonctionne très bien, et qui est très apprécié. » Il a également indiqué avoir reçu des parents, avec des cadres de la Fol, à la suite de ces divers incidents.
Au sujet du plus inquiétant fait rapporté, il a indiqué que « la personne qui avait eu un comportement inadmissible, sur une seule journée, a en effet été non seulement licenciée, mais aussi poursuivie », après qu’une plainte a été déposée.
Le maire a assuré que des contrôles inopinés sont régulièrement réalisés, en substance qu’à ce jour, tout est rentré dans l’ordre et que les termes de la convention entre la Ville et la Fol sont respectés. Mais il a aussi indiqué que la délégation de service public arrivant à son terme à la fin de l’année, un nouvel appel à candidatures allait être lancé, avec un cahier des charges de la Ville plus exigeant, en termes d’encadrement notamment, sans doute.