Quand une victoire en Ligue des champions fait ressortir un serpent de mer… Depuis plusieurs jours, l’absence d’Anne Hidalgo à Munich pour la finale de la Ligue des champions, qui a vu le Paris Saint-Germain l’emporter avec la manière contre l’Inter Milan, les relations entre le club et sa municipalité font à nouveau parler.
Ainsi, le sujet était inévitable lors du Conseil de Paris, encore plus pendant les questions d’actualité de ce mercredi. Au micro, le conseiller (MoDem) Pierre Casanova a pris la parole pour interroger Anne Hidalgo sur les rapports qu’entretient la Ville avec le club. Des rapports « avec un excès d’indignité » qu’il compare à « l’excès d’honneur » qu’aurait la Ville avec le Paris Football Club, de retour en Ligue 1 la saison prochaine. « Quand je lis que PSG s’apprêterait à quitter Paris, je le mets en miroir avec le projet de subvention de 500 000 euros qui serait versée au Paris FC », s’interroge le conseiller de Paris.
La victoire en LDC propice au dialogue ?
Après une courte prise de parole de la maire socialiste, son adjoint aux sports Pierre Rabadan a reconnu que les discussions, auparavant « excellentes » avec le PSG, « n’existent plus » depuis 2022. « J’espère que la conquête de la LDC permettra, dans l’euphorie de la victoire, la reprise des discussions qu’on appelle de nos vœux depuis deux ans », a poursuivi l’adjoint.
« Notre position a toujours été la même sur le football comme sur les autres sports : nous sommes des partenaires, nous accompagnons les clubs. Nous mettons tout ce qui est en notre capacité pour aider le développement des clubs, notamment lorsque leur politique est tournée vers un ancrage territorial fort et sur une formation majeure. C’est un peu moins le cas avec le PSG depuis peu et c’est le cas avec le Paris Football Club », a-t-il poursuivi, expliquant que « la subvention accompagne le déficit de l’association qui encadre ces équipes de jeunes ».
De son côté, Anne Hidalgo a tenu à rappeler « sa boussole » : l’intérêt des Parisiens. Après avoir mis en avant les actions éducatives du PSG, notamment l’école Rouge et Bleue ou les moments avec des hôpitaux. « Je me souviens d’images de Zlatan Ibrahimovic avec des enfants malades sur les genoux », appuie l’édile. Et de rappeler : « Ce qui nous guide, c’est l’intérêt de la Ville. On n’a jamais mis de l’argent dans des grands clubs qui n’ont pas besoin de nous sur des opérations qui ne concernaient pas directement les intérêts de la Ville. »
« 38 millions, ça s’appelle de la spoliation »
Après quoi Anne Hidalgo a abordé d’elle-même le sujet de la vente du Parc des Princes, au cœur du conflit qui oppose le PSG à la Ville. « Ce stade ne m’appartient pas. Il appartient aux Parisiens et nous avons décidé ici qu’il ne serait pas à vendre, encore moins quand on nous propose 38 millions. Ça s’appelle de la spoliation et je ne suis pas là pour spolier les Parisiens », s’est agacée la maire.
« 38 millions, c’était se mettre dans une situation d’infraction à la loi si j’avais dit que nous pouvions vendre à cette somme-là. Je n’en veux à personne mais à un moment, il faut être respectueux des règles de la République, des lois et de la question des conflits d’intérêts », a-t-elle conclu, rappelant son choix numéro 1, celui du bail emphytéotique.