La ministre de l’Éducation nationale annonce ce mercredi 4 juin des mesures pour améliorer la préparation des élèves, dès la 5e, au monde professionnel.

LCP

La ministre de l’Éducation nationale annonce ce mercredi 4 juin des mesures pour améliorer la préparation des élèves, dès la 5e, au monde professionnel.

POLITIQUE- Penser à son avenir tôt, mais plus dès le berceau. Alors que la ministre de l’Éducation nationale avait provoqué un tollé début avril, sur LCP, en défendant une orientation professionnelle qui doit « se préparer très jeune, presque depuis la maternelle », Élisabeth Borne annonce un plan pour améliorer la préparation des élèves au monde professionnel. Mais les mesures annoncées dans Le Figaro concernent les élèves « à partir de la 5e ». Les parents inquiets peuvent donc respirer.

« J’ai souhaité prendre ce sujet à bras-le-corps parce qu’il suscite beaucoup de stress chez les parents et les élèves, et parce qu’il s’agit d’un des éléments centraux de reproduction des inégalités » , explique Élisabeth Borne, dans cette interview au Figaro mise en ligne ce mercredi 4 juin, deux jours après la publication des premières réponses sur Parcoursup pour les lycéens de terminale et étudiants en réorientation.

Parmi les mesures prévues, la ministre indique que des formations à l’orientation seront dispensées pour les professeurs principaux dans le secondaire. « Nous allons commencer par les 30 000 professeurs principaux de troisième qui bénéficieront d’une demi-journée de formation à l’automne prochain », dit-elle.

Des « demi-journées » pour réfléchir

Les élèves, de la 5e à la terminale, auront de leur côté « quatre demi-journées par an dédiées à l’orientation, avec un programme de compétence à acquérir ».

Pour le post-bac, Élisabeth Borne dit vouloir « rendre les conditions d’accès à l’enseignement supérieur plus souples ». Le gouvernement souhaite notamment « encourager l’année de césure post-bac, qui est répandue chez nos voisins, et qui peut être l’occasion de s’engager dans un service civique, de mener un engagement associatif, de voyager… ». Une option choisie par « à peine 9 000 lycéens en France », ajoute-t-elle.

Elle veut aussi « développer des années de propédeutique pluridisciplinaire à l’université pour les bacheliers qui hésitent », un dispositif proposé aujourd’hui par 22 universités. « Nous voulons monter en puissance pour arriver à 45 en 2027 », précise la ministre.

Des mesures pour les lycéens professionnels

Pour les bacheliers professionnels, Élisabeth Borne dit vouloir « expérimenter la possibilité » aussi de « faire son BTS en 3 ans, avec là encore une année de propédeutique pour renforcer leurs compétences en amont de la poursuite d’études », un parcours qu’elle souhaite développer dans « au moins un lycée par académie » à la rentrée 2026.

Toujours pour les lycéens professionnels, les classes préparatoires aux écoles d’ingénieurs en trois ans seront développées.

Dans un rapport publié mardi, la Défenseure des droits a critiqué « un système d’orientation dans l’enseignement secondaire peu lisible, morcelé et inégalitaire », et appelé à «  »une prise de conscience collective pour faire de l’orientation un véritable levier d’émancipation

Début avril, le Premier ministre François Bayrou avait réaffirmé être « très interrogatif sur Parcoursup », et estimé que « l’orientation précoce » est « la plupart du temps une orientation sociale ». Élisabeth Borne plaide, elle, pour une « amélioration » de cette plateforme. Et, selon elle, l’orientation des élèves doit être réfléchie bien avant Parcousup, dès le plus jeune âge. Mais pas non plus en maternelle.