Par

Dorine Goth

Publié le

5 juin 2025 à 6h54

Petit à petit, les lignes sont vendues. Depuis novembre 2024, les premières attributions des marchés ont été lancées sur le réseau de bus RATP. Un transfert de délégation, vers des opérateurs privés qui ne satisfait pas la CGT et l’opposition régionale, qui déplorent une dislocation du service. Pour appuyer son propos, le syndicat a commandé un sondage Ifop, auprès des Franciliens, dont les résultats ont été dévoilés mardi 3 juin 2025. Il en ressort que 68 % des habitants d’Île-de-France sont favorables à la suspension de la mesure dans l’attente d’un référendum -qui n’est pas à l’ordre du jour- sur le sujet. Au-delà, la moitié d’entre eux ne savaient même pas que la privatisation avait déjà commencé.

Fin du monopole à Paris et en petite couronne

La privatisation signe ainsi la fin du monopole de la RATP sur les réseaux de bus de Paris et sa petite couronne. La grande couronne était déjà opérée par des filiales privées, comme Keolis ou Transdev. Les 354 lignes de bus qui étaient jusqu’alors dans le giron public de la RATP ont été divisées en 13 lots en vu de l’attribution de contrats de délégation de service public.

L’étude a été menée auprès de 1 503 personnes, représentatives de la région. « À aucun moment, la question de l’avenir des transports de notre région n’a été posée aux premiers concernés : les Franciliens et les Franciliennes. Depuis tout ce temps, Valérie Pécresse – Présidente d’Île-de France Mobilités – agit sans mandat démocratique sur ce sujet », déplore Céline Malaisé, présidente du groupe d’opposition de la Gauche communiste, écologiste et citoyenne à la région.

Demande d’un référendum

Selon le sondage, 77 % des usagers sont favorables à l’organisation d’un référendum sur le sujet. « Ces résultats confirment l’urgence à informer les usagères et usagers sur le processus en cours et à remettre de la démocratie dans les choix opérés pour le service public des transports », analyse Céline Malaisé, qui demande à Valérie Pécresse et au gouvernement d’en organiser un.

Selon le calendrier en cours, les treize futurs opérateurs devraient être connus d’ici à la fin de l’année. Depuis le début de la mise en concurrence, la RATP a déjà perdu plusieurs lots à la faveur de Transdev, Keolis et d’ATM, un opérateur italien. Le dépôt de Flandres, l’un des principaux centres de bus de Paris, vient quant à lui d’être attribué à Transdev.

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