Un rapport récemment publié par le professeur Matt Goodwin, politologue à l’Université de Buckingham, vient confirmer ce que certains dont breizh-info.com évoquent depuis des années : la transformation démographique radicale du Royaume-Uni est en marche, et elle s’accélère. D’ici moins de 40 ans, les Britanniques blancs — définis comme les personnes d’origine britannique sans parents immigrés — deviendront minoritaires dans leur propre pays.
Une chute vertigineuse de la population britannique « de souche »
Selon les projections démographiques établies sur la base des données de l’Office national des statistiques et des recensements, la part des Britanniques blancs dans la population totale devrait passer de 73 % aujourd’hui à 57 % d’ici 2050. À l’horizon 2063, ils ne seraient plus majoritaires. Et à la fin du siècle, leur proportion pourrait tomber à seulement 33,7 %, transformant définitivement le visage identitaire du pays.
Matt Goodwin alerte : « La majorité des habitants du Royaume-Uni à la fin du XXIe siècle ne pourront plus retracer leurs racines dans ce pays au-delà d’une ou deux générations. »
L’explosion de la population immigrée et musulmane
La part des personnes nées à l’étranger ou issues de l’immigration de deuxième génération devrait quant à elle atteindre 33,5 % dès 2050, puis grimper à 60 % d’ici 2100.
Le rapport prévoit également un triplement de la population musulmane, qui pourrait représenter près d’un cinquième de la population britannique à l’horizon 2100. En cause : un taux de fécondité nettement supérieur (2,35 enfants par femme musulmane contre 1,54 chez les non-musulmanes), combiné à une immigration constante.
Ces chiffres traduisent un bouleversement inédit de la structure ethnique et culturelle du Royaume-Uni, qui ne va pas sans susciter une inquiétude profonde chez une partie de la population. Goodwin anticipe « une montée de l’anxiété, de l’opposition politique et du rejet » face à ce qu’il qualifie de transformation « historiquement sans précédent ».
L’universitaire évoque le risque d’un effondrement du sentiment d’unité nationale : « Comment bâtir une identité commune, des valeurs partagées, une culture nationale stable, quand une majorité de citoyens n’aura bientôt plus de lien historique avec la nation ? » Il cite également une formule de Keir Starmer, Premier ministre travailliste, qui évoquait récemment le risque de devenir « une île d’étrangers ».
Frontières débordées : les traversées de la Manche explosent
Cette mutation démographique est directement alimentée par une immigration massive, que les gouvernements britanniques successifs semblent incapables de contrôler. Le week-end dernier, plus de 1 200 migrants ont traversé la Manche en une seule journée, un nouveau record pour l’année 2025. Les services de secours ont été débordés, contraints de réquisitionner des bateaux de pêche pour faire face à l’afflux.
Malgré un accord signé avec la France prévoyant 480 millions de livres sur trois ans pour renforcer la surveillance des côtes, les traversées ne faiblissent pas. À Gravelines, des policiers français ont même été filmés observant passivement des migrants monter dans des canots pneumatiques.
L’opposition dénonce l’inefficacité du gouvernement : « C’est un jour de honte », a déclaré Chris Philp, porte-parole à l’intérieur du cabinet fantôme. Richard Tice, député de Reform UK, ironise : « Nous payons les policiers français pour qu’ils fassent de la photographie. »
La bombe migratoire : une réalité niée, un avenir incertain
Malgré la baisse récente des arrivées d’étudiants étrangers et de certains travailleurs non-européens, l’immigration nette reste à des niveaux historiques : 431 000 personnes en 2024, après un pic de 860 000 l’année précédente. L’émigration, elle, augmente mais ne compense en rien les flux entrants.
Le constat est brutal : le Royaume-Uni n’a plus la maîtrise de ses frontières ni de son avenir démographique. Une révolution silencieuse est en cours, à bas bruit, alimentée par les politiques successives et l’aveuglement idéologique de nombreux responsables. La question, désormais, n’est plus de savoir si cette mutation aura lieu — mais comment un peuple devenu minoritaire pourra encore faire entendre sa voix dans une nation qu’il ne reconnaîtra peut-être plus.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine