Une heure de rab pour les uns, de nuisance supplémentaires pour les autres. Ce jeudi, la Ville de Paris a annoncé que les quelque 5 000 terrasses estivales parisiennes, mises en place par la mairie de Paris durant la crise du Covid, seront autorisées à ouvrir cet été jusqu’à 23 heures au lieu de 22 heures actuellement.
L’extension horaire a été décidée après des concertations avec les restaurateurs de la capitale qui étaient « très demandeurs » d’une telle mesure, a indiqué Nicolas Bonnet-Ouladj, adjoint à la maire (PS) Anne Hidalgo en charge du commerce.
En vigueur à partir du 21 juin
Les terrasses éphémères, ouvertes d’avril à octobre seulement, pourront ouvrir une heure de plus à compter du 21 juin, soir de la Fête de la musique, jusqu’à la fin des festivités de Paris en Seine le 14 septembre, a-t-il précisé.
Elles avaient pu ouvrir exceptionnellement jusqu’à minuit à l’été 2024 durant les Jeux olympiques. « Le bilan a été positif, les restaurateurs étaient très contents – ils voulaient d’ailleurs pouvoir encore ouvrir jusqu’à minuit cet été – et on n’a eu très peu de plaintes pour nuisances », selon lui.
Une réponse à la « situation difficile » des cafés et restaurants
L’élu communiste a fait valoir la « situation difficile » pour les cafés et restaurants qui réalisent une part importante de leur chiffre d’affaires sur les terrasses l’été. Les terrasses éphémères aujourd’hui autorisées à Paris concernent environ 2 700 commerçants.
Mises en place après les confinements liés à l’épidémie de Covid, ces terrasses au départ éphémères, ont été pérennisées à l’été 2021 et ont connu un pic de popularité en 2022 avec 9 600 demandes d’installation. Au bout de quatre ans, la mairie constate une stabilisation des demandes d’autorisation – seulement 300 nouveaux dossiers cette année.
« On sera dorénavant moins souples »
« Jusqu’ici, les autorisations étaient renouvelées tacitement chaque année. On sera dorénavant moins souples et ceux qui auront été sanctionnés, pour nuisances ou non respect des horaires de fermeture, devront faire une nouvelle demande », a assuré Nicolas Bonnet-Ouladj.
« Il faut aussi qu’on fasse la chasse aux gens qui boivent debout sur ces terrasses, ce qui n’est pas autorisé. Ce sont eux qui font le plus de bruit », selon l’adjoint.
« Après les JO, la Ville fait un second pas »
« On l’attendait fortement ! On nous avait parlé du 1er septembre pendant les discussions. Mais là, ça fait 15 jours de plus. On prend ! », se réjouit Rémi Calmon, directeur exécutif du SNEG & CO, le syndicat national des entreprises gaies, qui regroupe de nombreux bars et restaurants. « Ça fait longtemps qu’on interpelle la Ville sur l’horaire de 22 heures. Pour ceux qui ne font que restauration, ça voulait dire un pic d’activité à 21 heures. C’était compliqué pour eux », poursuit-il.
« C’est forcément un petit mieux. Après le minuit des JO, je vois que la Ville fait un second pas. Et elle se rend compte que l’extension n’allait pas tant susciter de nuisances et de troubles à l’ordre public. Les exploitants ont compris qu’il fallait faire les choses dans le respect des obligations pour que le dispositif perdure », fait remarquer Rémi Calmon.