Des femmes atteintes de SEP qui pratiquent une activité physique comme traitement complémentaire.L’activité physique adaptée est désormais reconnue comme une composante essentielle du traitement de la sclérose en plaques. © Freepik

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie auto-immune qui s’attaque au système nerveux central. En clair, notre propre système immunitaire se met à attaquer la myéline, une gaine protectrice qui entoure les fibres nerveuses. Résultat, la communication est brouillée entre le cerveau et le reste du corps.

Cela peut entraîner toute une palette de symptômes : fatigue intense, troubles moteurs, problèmes de vision, troubles cognitifs ou encore troubles de l’équilibre. Une maladie qui touche en majorité les femmes (à 75 %) et dont le diagnostic est souvent posé entre 25 et 35 ans.

Les nouvelles pistes pour mieux vivre avec la SEP Un diagnostic plus rapide, grâce à l’IRM et à la science

Pendant longtemps, poser un diagnostic de SEP relevait du parcours du combattant. Aujourd’hui, les choses bougent. Grâce aux nouveaux critères diagnostiques discutés au congrès ECTRIMS 2024 (le grand rendez-vous européen sur la SEP), les médecins peuvent désormais repérer plus tôt les signes de la maladie.

En vedette : le “signe de la veine centrale”, visible sur l’IRM cérébrale. Ce marqueur, typique des lésions de la SEP, permet de distinguer cette maladie d’autres atteintes neurologiques. De plus, les atteintes du nerf optique, auparavant négligées, sont désormais intégrées aux critères. Résultat : un diagnostic plus précoce, et donc, des traitements plus rapidement mis en place, ce qui peut ralentir la progression de la maladie.

Traitement de la sclérose en plaques : cap sur les formes progressives

Longtemps, les formes progressives de la SEP (notamment la forme secondairement progressive) ont été les grandes oubliées des avancées thérapeutiques. Mais là aussi, du nouveau !

Le tolebrutinib, un médicament de la classe des inhibiteurs de BTK (Bruton Tyrosine Kinase), franchit la barrière hémato-encéphalique et agit directement dans le cerveau. Les résultats de l’étude de phase III HERCULES montrent une réduction de 31 % de la progression du handicap chez les patients, par rapport au placebo.

D’autres traitements arrivent sur le marché :

  • L’ublituximab (Briumvi), un anticorps anti-CD20 ciblant les lymphocytes B.
  • L’ozanimod (Zeposia), un modulateur des récepteurs S1P qui empêche les lymphocytes de pénétrer dans le système nerveux central.

Ces traitements offrent un nouvel espoir pour les patients jusqu’ici en manque de solutions efficaces.

Une question en débat : faut-il alléger les traitements ?

Quand la maladie semble bien contrôlée, peut-on lever le pied sur les médicaments ? C’est la question que se posent de plus en plus de neurologues et de patients. Des études récentes, notamment celles issues de l’Observatoire français de la SEP (OFSEP), montrent que chez certains patients stabilisés depuis au moins deux ans, une désescalade thérapeutique peut être envisagée. Concrètement, cela signifie : réduire, espacer voire arrêter certains traitements lourds, sans forcément augmenter le risque de rechute.

Attention, cette démarche n’est pas pour tout le monde. Elle dépend de l’âge, du type de SEP, du traitement en cours et de l’historique médical. Le tout doit être strictement encadré par un professionnel de santé, car le risque de réveiller la maladie n’est jamais nul.

Une mobilisation pour rendre la maladie plus visible

À l’occasion de la Journée mondiale de la sclérose en plaques, célébrée chaque année le 30 mai, plusieurs actions ont été organisées en France : podcasts, conférences, témoignages, marches solidaires… L’objectif est d‘informer, sensibiliser et rompre l’isolement que ressentent souvent les malades.

Et parce qu’on n’en parle jamais trop, des initiatives comme le podcast “Tout a commencé par ces mots : sclérose en plaques” permettent de donner la parole aux patients et aux soignants.

À SAVOIR 

Une étude de l’Inserm a montré que le tabac augmente significativement le risque de développer une sclérose en plaques et accélère sa progression chez les patients déjà atteints. 

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