Un jet de peinture noire, et une grosse inquiétude. Une enquête a été ouverte après la plainte de Claire Nouvian, qui a fondé l’ONG Bloom, spécialisée dans la protection des océans, a indiqué le parquet de Paris ce jeudi 5 juin. La veille, la militante écologiste avait découvert la porte de son appartement et son paillasson badigeonnés de peinture noire, et avait diffusé une vidéo sur Instagram portant la mention : «ils se sont introduits chez moi. Ma fille est en larmes. La police arrive», tandis que l’on entend sa fille pleurer.

«Une enquête du chef de dégradations a été confiée au commissariat du XIIe arrondissement suite aux faits constatés et dénoncés par madame Nouvian. Les constatations ont été réalisées et les investigations se poursuivent», a précisé le ministère public.

Contactée par téléphone, Claire Nouvian a confié mercredi sa colère et ses craintes à Libération. «Pour arriver là, il fallait franchir deux digipass. Ça crée désormais une angoisse absolue, a-t-elle expliqué. A chaque fois que l’on va rentrer, on saura que ceux qui ont fait ça ont les codes. De toute évidence, ils peuvent rentrer chez moi, ils peuvent tout défoncer, ils peuvent venir nous tuer dans notre lit.»

Pour elle, il ne peut s’agir que d’une «attaque des lobbys de la pêche industrielle». «Ils savent que nous sommes à deux doigts de remporter une victoire décisive : l’interdiction du chalutage — la technique de pêche la plus destructrice de l’histoire — dans les aires marines dites protégées», a-t-elle par ailleurs déclaré.

Pour le directeur juridique de Bloom, «ces faits interviennent dans un contexte de réelle intensification d’actes malveillants et de harcèlement contre Bloom et Claire Nouvian, en ligne ou à des évènements, ces derniers mois».