Par
Rédaction Terra
Publié le
5 juin 2025 à 18h00
Depuis plusieurs mois, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs d’Ille-et-Vilaine réclament la tenue de réunions spécifiques avec le président du SAGE Vilaine, dans le cadre de la révision du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux. « Face à l’absence de réponse, ils ont décidé de participer aux réunions destinées aux élus des collectivités pour se faire entendre », indiquent-ils dans un communiqué commun.
Mesures trop contraignantes
Au cœur de leurs préoccupations : de nouvelles mesures jugées contraignantes, telles que les restrictions sur les produits phytosanitaires, la limitation du drainage ou encore l’encadrement du stockage de l’eau. D’abord ciblées sur les bassins-versants du Meu et de la Valière, ces règles pourraient à terme s’étendre à l’ensemble du territoire couvert par le SAGE.
Les agriculteurs rappellent qu’ils sont depuis longtemps engagés pour la préservation de la ressource en eau : mise aux normes des bâtiments, réduction des intrants, diversification des cultures, création de haies et bandes enherbées… Autant d’actions entreprises depuis plus de 30 ans pour concilier production agricole et respect de l’environnement.
La marche est trop haute
Loin de nier qu’il existe des problèmes de qualité de l’eau, Christian Mochet, représentant la FDSEA 35, souligne que la marche est bien trop haute. « À nous de travailler sur des solutions, comme la limitation des transferts », pointe l’éleveur de Servon-sur-Vilaine qui demande du temps. « Il va falloir plus de trois ans pour trouver des solutions. »
Pour lui, le 100 % mécanique n’est pas possible. « On demande la possibilité d’un passage chimique chaque année. Et à côté de ça, nous encourageons la mécanisation. Mais il faut un accompagnement. »
Vidéos : en ce moment sur Actu
Mais ils dénoncent un projet élaboré sans étude d’impact social et économique, ni accompagnement pour compenser les pertes à venir. L’objectif affiché de 40 % de production en agriculture biologique est également jugé irréaliste, en décalage avec la demande actuelle des consommateurs « seuls véritables décideurs par leurs choix d’achat ».
Pour les syndicats agricoles, construire une politique de l’eau durable nécessite d’associer pleinement les agriculteurs. « La reconquête de la qualité de l’eau se fera avec nous, pas contre nous », affirment FDSEA et JA d’une seule voix.
Le calendrier
Les prochaines étapes sont la consultation des collectivités jusqu’au 31 juillet puis la consultation de la population en septembre et octobre et enfin l’arrêté préfectoral attendu en décembre. « Les enjeux sont trop importants pour que la réponse soit idéologique », insiste Christian Mochet.
Le représentant de la FDSEA ne veut pas non plus négliger d’autres questions comme la sanctuarisation des zones humides « qui est un non-sens agronomique » ou encore le sujet du stockage de l’eau.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.