On vous l’accorde: le mois d’août, ce n’est pas encore demain. Mais quand les programmations des festivals sont presque toutes dévoilées, on se dit que l’été approche à grands pas. Et qu’il va falloir bien tenir son agenda à jour.
Lundi soir, au Château La Chèvre d’Or, Les Théâtrales d’Èze ont présenté les contours de leur édition 2025, la troisième depuis la création de l’événement dont la direction artistique est assurée par David Brécourt, comédien et metteur en scène, connu notamment pour ses rôles dans Sous le soleil ou Plus belle la vie.
Du 1er au 5 août, le public sera invité à prendre la direction de l’Oppidum du col d’Èze pour cinq soirées où rire, émotion et réflexion se mêleront.
Pierre Arditi, parrain et grand lecteur
Le 1er, on démarrera avec L’Ami du président, une pièce de Félicien Marceau à la fois drôle et grinçante créée au Festival d’Avignon en 2024, s’intéressant aux coulisses du pouvoir à travers l’histoire d’un relieur qui parvient à s’incruster dans des cérémonies officielles, avant de devenir le sujet d’une étonnante rumeur. Sur les planches, Davy Sardou, Jean-Pierre Michaël ou encore Stéphane Cottin donnent du corps à cette histoire.
Le 2, place au parrain des Théâtrales cette année, Pierre Arditi, qui aura tout loisir de « lire ce qu’il aime ». « Je vais m’asseoir à une table et je vais m’amuser avec les gens. […] C’est la force de la lecture que je cherche à retrouver », explique dans le dossier de presse le comédien, qui recevra une Nymphe d’honneur saluant l’ensemble de sa carrière en ouverture du Festival de télévision de Monte-Carlo, le 13 juin.
Le 3, le public pourra savourer un classique de Pagnol, mythique dans sa version long-métrage mais plus rarement adapté au théâtre, Le Schpountz. Monté par Delphine Depardieu & Arthur Cachia (qui joue également), le spectacle réunira Axel Blind, Patrick Chayriguès, Simon Gabillet, Milena Marinelli et Jean-Benoît Souilh.
L’un des beaux succès de l’année à découvrir à Èze
Le 4, Èze accueillera une pièce ayant connu un très beau succès depuis son démarrage, en 2024 au Festival d’Avignon. Lors des derniers Molières, Les Marchands d’étoiles, d’Anthony Michineau, avait décroché quatre nominations, pour une statuette tombée dans l’escarcelle de Guillaume Bouchède, meilleur comédien dans un spectacle privé.
Coup de cœur du Figaro et du Parisien, la pièce, jugée à la fois « drôle et bouleversante » par L’Officiel des loisirs, nous plonge chez les Martineau, en 1942. Ni résistants ni collabos, surtout passifs, ces vendeurs de tissus ont décroché le marché de fabrication des étoiles jaunes imposées par l’Allemagne nazie pour « marquer » les juifs. Les affaires suivent leur cours, jusqu’à ce que l’un des employés explique que sa mère est justement juive. La famille Martineau va alors changer de regard et tenter de protéger Joseph d’une dénonciation.
En guise de dernière danse, le 5 août, les Théâtrales seront parcourues par Un grand cri d’amour, une création de Josiane Balasko mise en scène par Eric Laugérias, avec Alexandre Brasseur et Catherine Marchal dans la peau d’un couple de comédiens, qui se sont aimés très fort, avant de se détester encore plus fort. Et malgré ces éclairs au-dessus de leurs têtes, après un concours de circonstances, les deux acteurs vont se retrouver à l’affiche du même spectacle.
Les Théâtrales d’Èze. Du 1er au 5 août. De 15 à 30 euros la soirée. Pass 5 soirs de 50 à 130 euros. Rens. lestheatralesdeze.com
Photo L. M.
David Brécourt : « Un rêve éveillé qui perdure »
Le temps passe et l’enthousiasme de David Brécourt est loin de s’émousser. « La première année, quand on m’a confié la direction artistique de ce festival, c’était un rêve éveillé. Depuis il perdure », promet celui qui possède un lien de parenté avec Francis Blanche, le grand-père de l’une de ses filles, enterré à Èze.
David Brécourt, qui passe du temps au village depuis quatre décennies, est satisfait de la tournure prise par les Théâtrales. « On a doublé le nombre d’entrées l’an dernier. Pour 2025, on a essayé de construire un programme éclectique, avec l’envie de faire découvrir des auteurs, des metteurs en scène et des acteurs. Parce que c’est assez facile, finalement de faire des chèques et d’acheter des spectacles avec des gens connus. Il n’y a pas que ça. »
Le directeur artistique prend pour exemple la soirée du 3 août, avec Le Schpountz. « Faire redécouvrir la langue de Pagnol. La star de ce spectacle, c’est lui. Et je trouve ça génial de faire redécouvrir sa langue. Qui plus est grâce à une troupe symbolisant la jeune génération en train de pousser. Au Splendid, ça a cartonné pendant un an pour eux, tous les soirs. Et là, juste avant de venir chez nous, ils auront joué pendant un mois au festival off d’Avignon. »