EXCLU TV MAGAZINE – À 58 ans et après plus de trois décennies passées à France Télévisions, l’animateur a choisi de rejoindre M6. Il s’exprime pour la première fois depuis l’annonce surprise de son départ.
Ce jeudi 5 juin, Olivier Minne a tourné la dernière de «Tout le monde a son mot à dire». En effet, quelques jours après avoir fait ses adieux à «Fort Boyard», l’animateur a cédé sa place aux côtés de Sidonie Bonnec à Bruno Guillon. Dans quelques semaines, il fera sa rentrée sur M6. Depuis l’annonce surprise de son départ de France Télévisions, il ne s’est exprimé nulle part. Il a accepté de se confier en exclusivité à TV Magazine.
TV MAGAZINE. – Comment s’est passé ce dernier tournage ?
Olivier MINNE. – Très bien. C’était très émouvant et très joyeux aussi. On s’est marré, comme on s’est marré pendant huit ans en fait. C’est une émission très particulière, qui n’est pas tout à fait du jeu, c’est du divertissement, de l’absurde, une cour de récréation comme la télévision n’en propose quasiment plus. Ça a été une chance merveilleuse de pouvoir me retrouver au quotidien avec tous nos camarades pendant ces huit années, parce que, encore une fois, ce n’était pas donné à tout le monde.
Il y a eu énormément d’émotions sur ce plateau mais vous avez réussi à ne pas craquer…
Deux émissions avant, j’avais bien craqué donc, pour la dernière, je me suis dit qu’il fallait que j’arrive à tenir. Parce que je voulais dire des choses aussi, et pour le faire, il vaut mieux de ne pas être effondré au même moment sinon, on ne les formule pas de la même manière. Fort heureusement, l’intervention d’Éric Laugérias avec son oraison funèbre a permis de réinjecter ce qu’est l’esprit même de cette émission c’est-à-dire quelque chose d’assez surréaliste.
Pour cette dernière, vous avez eu droit à beaucoup de surprises…
C’est cool d’avoir fini ainsi. Sans savoir ce qu’ils allaient me proposer comme surprises, je désirais vraiment que la toute dernière soit comme tout ce qu’on avait vécu auparavant, c’est-à-dire qu’il y ait de l’émotion – ça, je savais bien qu’on ne pouvait pas l’éviter – mais qu’il y ait surtout beaucoup de rire quand même. Et c’est ce qui s’est passé, donc j’étais très heureux de ça.
« Dans “Fort Boyard”, je terminais en criant : “À bientôt pour de nouvelles aventures”. Finalement, je m’applique à moi-même ce que je crie depuis 23 ans »
Olivier Minne
Vous avez profité de cette dernière pour passer le relais à Bruno Guillon. Est-ce vous qui avez soufflé son nom à Nagui ?
Je n’ai la main sur rien, donc non, ce n’est pas moi qui ai soufflé son nom. Je suis très heureux que Bruno prenne le relais, j’espère qu’il prendra autant de plaisir que moi – ça, je n’en doute pas – et qu’il goûte pleinement cette aire de jeu qui est si atypique. Parce qu’encore une fois, c’est quelque chose qu’on ne trouve pas facilement en télé aujourd’hui. Dans «Tout le monde a son mot à dire», on est libre et j’espère qu’il y sera libre comme je l’ai été pendant huit ans.
Dans quel état d’esprit êtes-vous maintenant que vous avez fait vos adieux à «Fort Boyard» et à «Tout le monde à son mot à dire» ?
Je suis dans un état d’esprit joyeux et en même temps très ému aussi bien sûr. Je suis très joyeux de partir vers de nouvelles aventures. Dans «Fort Boyard», à chaque fois je terminais en criant : «À bientôt pour de nouvelles aventures». Finalement, je m’applique à moi-même ce que je crie depuis 23 ans, donc forcément, de ce point de vue là, ça ne peut être que joyeux.
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Ce n’est pas trop dur de tourner la page France Télévisions ?
Cette année, c’est ma 36e année de présence sur le service public, c’est quand même une tranche de vie, comme dirait l’autre. Je me suis rendu compte que je n’avais pas vu le temps passer. 36 ans, ce n’est pas rien finalement. J’ai commencé comme homme à tout faire puis j’ai fait «speakerine», j’intervenais trois ou quatre fois dans le mois. Avant ça, j’avais été sur RTL TVI. L’année prochaine, je fêterai mes 40 ans de télé. J’ai appris ce métier tout petit, donc c’est un mélange de sentiments.
Partez-vous avec le regard tourné vers le passé ou vers le futur ?
Tourné vers le futur évidemment, et vers ce qui m’attend maintenant. Même si je suis de nature nostalgique, je suis quelqu’un qui essaie de garder à l’esprit que ce qui a été fait, réalisé, n’a pas à être effacé. Mais en même temps, il faut aller de l’avant. En fait, il faut se nourrir du passé pour essayer de trouver le carburant pour les choses à faire maintenant et dans le futur. J’essaie d’être toujours dans ce cycle vertueux.
Pourquoi avez-vous eu envie de nouvelles aventures ?
Ça, j’en parlerai plus tard.