Pas de ferry ni le moindre paquebot à l’horizon. Hasard du calendrier (et ironie du sort), c’est lors d’une matinée sans bateau à passagers dans le port de Toulon que s’est tenue la déclinaison locale de la « journée internationale Stop Croisières ». Organisée par un collectif d’associations, dont Climat Zéro Fossile, Stop Croisières, Greenpeace ou Attac, cette marche, qui s’est déroulée ce samedi du Mourillon au port de commerce, a réuni une cinquantaine de militants. Objectif: protester contre la pollution liée au trafic maritime, tout en défendant « la qualité de l’air et la protection de la Méditerranée ».
« Les problèmes sont multiples », lance Agnès Garcia, coordinatrice de Greenpeace. « On nous parle d’électrification des quais mais, pour l’instant, aucun bateau ne se branche. On parle de scrubber pour filtrer les fumées des paquebots mais les rejets de ces eaux de lavage sont balancés à la mer. Tout est fait pour masquer la pollution. » À ses côtés, certains sont déguisés, d’autres arborent des pancartes avec des slogans tels que « La fumée tue », « Toulon suffoque » ou « Stop à la pollution, stop aux croisières »
Pas un grand succès populaire
Sur le trajet de la manifestation, certains habitants applaudissent. « Moi, je suis à fond pour », explique Andrée, brocanteuse en train de déballer sur le boulevard Bazeilles. « J’habite à la Goélette, en bord de rade, et on bouffe de la fumée noire toute l’année. Ça me révolte. On a trop de bateaux à Toulon ». D’autres, comme Patrick, venu faire ses emplettes dans le quartier, s’énervent. « Il faudrait mettre les ferries à Brégaillon. Là-bas, ils ne gêneraient personne! »
Reste que la marche, organisée en pleine conférence des Nations unies pour le climat à Nice, n’a pas eu le succès populaire escompté. Loin, en tout cas, des affluences d’il y a cinq ans quand Greta Thunberg occupait le haut de l’affiche médiatique. Cédric Lambert, membre actif du collectif Stop croisières, soupire: « Le militantisme, c’est un combat de tous les jours. Il ne faut rien lâcher… »