Par
Rédaction Paris
Publié le
7 juin 2025 à 15h27
Si l’expression religieuse se révèle atténuée en quantité, elle s’accentue chez certaines personnes, notamment parmi les jeunes. En témoigne la marche entamée ce samedi 7 juin depuis l’église Saint-Sulpice, dans le 6e arrondissement de Paris, par des milliers de personnes, comme le rapporte l’Agence France-Presse (AFP). Ces pèlerins participent au plus grand rassemblement de catholiques traditionalistes de France, à l’occasion de la Pentecôte.
Une vision de la religion contestée
Cette année, l’événement réunit 19 000 fidèles, un record, avec une moyenne d’âge de 24 ans, selon les organisateurs. Des messes en latin aux chants, en passant par les prières, les trois jours seront rythmés par une liturgie traditionaliste contestée par l’épiscopat français. En mars 2025, le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort, avait ainsi déploré au Pèlerin que les organisateurs du pèlerinage « se durcissent » dans « une compréhension de la Tradition qui finit par être fausse ».
Malgré ces querelles, les jeunes semblent de plus en plus séduits. « C’est super, cela donne aussi un élan à la jeunesse catholique », a affirmé à l’AFP Solenn Duchelas, 18 ans, qui transporte dans son sac chapelet, K-way, gourde et nourriture – car « il faut tenir, c’est surtout le premier jour qui est difficile, avec 40 kilomètres ». Au total, 100 kilomètres sont prévus. Une épreuve sportive qui n’effraie pas d’aucuns, particulièrement attirés par l’usage du latin.
« Le Latin amène un côté plus sacré », affirme Victor, 23 ans. « Tout le monde comprend, c’est universel », ajoute sa voisine Alice, 21 ans. « C’est notre première messe en latin, on va découvrir tout ça avec mon grand frère ! » se réjouit Foulques de Gastines, 22 ans. Pour Philippe Darantière, président de l’association organisatrice Notre-Dame de Chrétienté, les participants viennent trouver « ce que le monde ne leur offre plus », avec « une foi exprimée d’une façon claire, sans compromis ».
Hausse des baptêmes
Interrogé par l’AFP, l’évêque du diocèse de Nanterre Matthieu Rougé estime qu’il s’agit de « l’une des expressions, mais pas la seule, du catholicisme d’adhésion que nous voyons grandir face à l’effacement du catholicisme sociologique ». Un constat corroboré par une étude de la CEF publiée avant Pâques, qui notait une augmentation de 45 % des baptêmes chez les adultes par rapport à 2024, et de 33 % chez les adolescents.
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Avec AFP
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