Depuis des mois, le comité d’intérêt local (CIL) La Seyne nord-est ne cesse de clamer son opposition au projet de déchetterie que la Métropole veut installer sur l’ex-terrain Lafarge, avenue Estienne-d’Orves, pour remplacer l’actuelle située avenue St-Exupéry.

Samedi, lors de son assemblée générale, le CIL a renouvelé ses arguments, rappelant toutefois qu’il est favorable à la création d’un nouvel équipement (car l’existant est jugé « dangereux et mal adapté »), mais ailleurs.

Denise Volomir rappelle d’abord que, lors de la consultation publique qui a eu lieu en janvier dernier, le CIL s’est « opposé fermement » au projet.

Parce que « l’emplacement est mal choisi (les premiers logements sont situés à 35 mètres, qui plus est dans un secteur classé ‘‘Seveso seuil haut’’ du fait de la proximité de la Pyrotechnie), le terrain en pente est instable (comme en témoigne l’effondrement récent sur le chemin du Belvédère), et l’avenue Estienne-d’Orves étant déjà saturée, les tensions vont s’accroître ».

1. Mutualiser avec la déchetterie de Lagoubran

L’intervenante ajoute que le site est en limite d’un bois classé de 4 ha et que le respect de la biodiversité « n’est pas pris en compte dans le projet ».

Il est précisé que ce dernier coûtera 2,2 millions d’euros alors qu’une autre déchetterie, celle de Lagoubran (à 2 km du site ciblé), « fonctionne très bien et dispose de vastes espaces inexploités ».

Enfin, plutôt qu’une déchetterie sur l’ex-terrain Lafarge, le CIL souhaite l’aménagement d’espaces verts « qui font défaut dans le quartier », ainsi que d’une aire de jeux et d’un parking.

En réponse, Gérald Pacarin, directeur de l’antenne métropolitaine, indique que « toutes les autorisations administratives ont été demandées et la Dréal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) a donné un avis favorable au projet. Si TPM a choisi ce terrain, qui lui appartient, c’est parce que c’est le seul qui dispose de l’emprise foncière nécessaire ».

Il souligne également que « l’actuelle déchetterie ne génère pas ou peu de poussière. Le plus gros souci, c’est le bruit, mais l’actuel rouleau compresseur très bruyant qui fonctionne au fioul va être remplacé par une machine électrique ». Des arguments qui ne tempèrent pas le rejet du projet par le CIL.

2. Envisan: « ça va dans le bon sens »

Les habitants du quartier dénoncent par ailleurs les nuisances générées par l’entreprise Envisan qui traite, à Brégaillon, des sédiments et des terres.

Pour le CIL, François Egon pointe « les dégagements de poussière par vent d’Est ainsi que des nuisances sonores ». Cela étant, précise-t-il, « après plusieurs plaintes restées sans réponse, la maison mère d’Envisan (Jan de Nul) a accepté de nous rencontrer en janvier et mars derniers. Elle souhaite améliorer le process pour limiter les nuisances, mettre en place un mur anti-bruit et réduire des deux tiers le tas de sédiments. Cela va dans le bon sens ».

Pour autant, le CIL demande au service hygiène et santé de la Ville de réaliser « une analyse chimique des poussières afin de savoir ce que l’on respire ».

3. Sécuriser l’entrée du collège Wallon

Par ailleurs, face aux « problèmes de sécurité » rencontrés devant le collège Wallon (véhicules garés en double-file, risques d’accidents, nuisances sonores…), le CIL demande la création d’une dépose-minute.

« Mais TPM qui nous répond que le plan Vigipirate interdit les stationnements et dépose-minute aux abords des établissements scolaires. Or, avance le CIL, il existe une dépose-minute devant le collège Paul-Eluard (centre-ville) et elle fonctionne très bien. »

En réponse, Gérald Pacarin explique que le parvis situé devant le collège Wallon appartient au Département « qui refuse de concéder à TPM une partie de ce foncier pour des raisons de sécurité ».

Le représentant de la Métropole propose une autre solution: mettre en sens unique l’avenue Gérard Philipe (qui dessert le collège) « afin de dégager des emprises sur la route pour tracer des stationnements en épis, ce qui augmenterait le nombre de places de stationnement de 40 à 50 à proximité du collège ».

Après échanges avec le CIL, Gérald Pacarin indique qu’il va étudier la question de savoir si ces nouvelles places pourraient servir à la dépose-minute.

Des réponses aux soucis du quotidien

Au chapitre des doléances diverses, le CIL demande qu’ »une souche dangereuse soit retirée du canisite (aménagé à l’ange de l’avenue St-Exupéry et du boulevard Rostand) et que les herbes soient tondues car les chiens ne font pas leurs besoins dans les hautes herbes ».

TPM répond qu’ »un revêtement stabilisé va être mis en place pour ne plus avoir besoin de tondre ».

S’agissant du parking de la gare aménagé par TPM, « il donne entière satisfaction », juge le CIL, mais « ses abords sont jonchés de détritus qui attirent les rats dans les maisons situées à proximité ».

Gérald Pacarin indique que les espaces concernés « appartiennent à la SNCF à qui il est très difficile de demander d’intervenir. On va quand même les relancer ».

Par ailleurs, TPM accède à la demande des riverains d’aménager des ralentisseurs de part et d’autre du giratoire situé à hauteur de la pharmacie du Catamaran, avenue Pierre-Mendès France. « On va également, précise Gérald Pacarin, reprendre le tapis d’enrobé devant la résidence et améliorer le stationnement. »

À retenir aussi, ce propos de Pierre Matrullo, ancien président du CIL: « Dans le quartier nord-est, rien n’est achevé et il n’existe pas de plan d’aménagement d’ensemble. Il est nécessaire d’en réaliser plutôt que de faire des OAP (orientations d’aménagement et de programmation) au coup par coup ».