On en sait désormais un peu plus sur le collégien soupçonné d’avoir tué mardi à coups de couteau Mélanie G., une assistante d’éducation de 31 ans devant le collège de Nogent, en Haute-Marne. Le suspect a été arrêté et placé en garde à vue pour « meurtre sur une personne chargée d’une mission de service public ».

Quel est le profil de cet adolescent ? Quelles sont ses motivations ? Denis Devallois, procureur de la république de Chaumont (Haute-Marne), a fait un point sur l’enquête ce mercredi après-midi. 20 Minutes vous en fait un résumé.

Quel est le profil du collégien ?

Le mis en cause, collégien en classe de troisième au collège Françoise-Dolto de Nogent, en Haute-Marne, est né en août 2010. Il est décrit comme « sociable » et « plutôt comme un bon élève », a expliqué le procureur. Il était intégré à la vie de son établissement et était référent anti-harcèlement depuis plusieurs années. « Il est issu d’une famille unie et insérée professionnellement. »

En garde à vue, l’adolescent s’est montré « détaché ». « Il n’exprime pas de regret ni aucune compassion pour les victimes, a précisé Denis Devallois. Il fait part d’une certaine fascination pour la violence et la mort, ainsi que pour les personnes les plus sombres des films et séries télévisées. » Le jeune homme est « adepte de jeux vidéo violents » sans pour autant en être addict, selon ses parents, et utilise peu les réseaux sociaux. Le collégien « apparaît en perte de repères quant à la valeur de la vie humaine à laquelle il ne semble pas attacher de valeur particulière », estime le procureur de la République de Chaumont, ajoutant toutefois qu’« il ne manifeste aucun signe évoquant un possible trouble mental ».

Était-il connu de la justice ?

« Aucun membre de sa famille ni lui-même ne présente d’antécédents judiciaires », a précisé le procureur. Le collégien avait toutefois fait l’objet de deux sanctions disciplinaires en novembre et décembre 2024. Une pour avoir porté des coups de poing à un camarade de classe. Une autre pour avoir frappé un élève de 6e. « Pour ces faits, deux sanctions dissimilaires ont été apportées par l’établissement scolaire. Une exclusion des cours pendant une journée avec présence au collège pour les premiers faits puis une exclusion complète du collège pour le second. » Depuis, aucun nouvel incident n’était intervenu dans l’établissement. Face aux questions d’un journaliste lors de la conférence de presse, le procureur a expliqué qu’ « aucun élément ne laissait présager la gravité des faits qui seront commis quelques mois plus tard ».

Quelles sont ses motivations ?

En garde à vue, le jeune homme a indiqué « avoir voulu s’en prendre à une surveillante, sans cibler en particulier l’une d’entre elles ». Il explique avoir agi ainsi car « il ne supportait plus le comportement des surveillantes en général qui auraient eu, selon lui, une attitude différente selon les élèves. » Le jeune homme établit « peut-être un lien entre le fait d’avoir été sermonné par une surveillante vendredi 6 juin alors qu’il embrassait sa petite amie au sein du collège. » Il a toutefois précisé que cette surveillante n’est pas celle qui sera sa victime.

A la suite de l’incident de vendredi, le jeune homme « déclare avoir ressassé, dès le lendemain le projet de tuer une surveillante et selon ses propres termes, n’importe laquelle », raconte Denis Davallois. Le collégien a précisé avoir, mardi matin, après le petit-déjeuner, pris le plus gros couteau qui se trouvait à son domicile pour « faire le plus de dégâts », selon ses propres termes. Il s’agit d’un couteau de 34 centimètres de longueur avec une lame d’une longueur de 20 centimètres.

Quelle est la suite ?

La garde à vue de l’adolescent a été prolongée et se poursuit avec la tenue de nouvelles auditions. Les faits reprochés à l’adolescent sont passibles de la réclusion criminelle à perpétuité mais en raison de sa minorité, il encourt une peine de vingt ans, a rappelé le procureur. A l’issue de sa garde à vue, jeudi, il devrait être présenté à un juge du pôle de l’instruction de Dijon.