Un peu plus d’un an après l’entrée en vigueur du DMA (un règlement concurrentiel sur le numérique), Apple profite de son événement WWDC pour faire un point sur la situation de ses produits en Europe. La marque regrette une politique punitive qui s’attaque fondamentalement à ses produits, sans prendre en compte l’aspect technologique.
Apple a-t-il été trop gentil avec l’Europe, malgré ses attaques répétées depuis le 6 mars 2024 ? Un peu plus d’un an après l’entrée en vigueur du DMA, la situation ne cesse de se détériorer (l’Europe veut désormais la forcer à déchiffrer des données pour les partager à ses concurrents). Apple, qui a jusqu’à maintenant répondu aux exigeances, parfois à contre-cœur, pense qu’il doit désormais être plus féroce. Ses communications sur la problématique européenne vont s’intensifier dans les prochains mois.
À Cupertino pendant la WWDC 2025, Apple a décidé d’adresser plusieurs problématiques importantes dans l’UE. L’occasion d’enfin comprendre pourquoi certaines fonctions sont bloquées et quelle trajectoire pourrait prendre l’iPhone en Europe.
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Apple explique enfin pourquoi iPhone Mirroring est bloqué en Europe
En septembre 2024, Apple a lancé une fonction attendue depuis longtemps par ses utilisateurs multiplateformes : iPhone Mirroring, ou Recopie de l’iPhone en français. Il s’agit d’une application pour contrôler son iPhone depuis son Mac et recevoir ses notifications. Il y a néanmoins un hic : le service n’est pas disponible depuis l’Union européenne. Une situation qui ne va pas changer avec iOS 26 en 2025 : le service va rester bloqué, au même titre que plusieurs nouveautés comme les Live Activities sur Mac et potentiellement d’autres nouvelles fonctions (comme l’application Téléphone).
La fonction iPhone Mirroring de macOS Sequoia // Source : Capture d’écran Numerama
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Comment expliquer ce blocage ? Jusqu’à aujourd’hui, Apple manquait de clarté. La marque évoquait un problème lié au statut de « gatekeeper » de l’iPhone, une plateforme contrôlée, versus le statut plus libre du Mac. La marque disait craindre que l’Europe ajoute macOS sur sa liste des gatekeepers s’il pouvait faire tourner des apps iOS.
À la WWDC 2025, Apple a enfin clarifié sa position. Plusieurs raisons sont évoquées pour justifier le blocage du service en Europe :
- La Commission européenne change très souvent d’avis et fait varier ses règles régulièrement, ce qui empêche Apple de jauger le risque avec un tel service.
- Techniquement parlant, iPhone Mirroring est une fonction et non pas un service. Même si l’Europe ne demande rien aujourd’hui, elle pourrait demander un Android Mirroring ou un iPhone Mirroring sur Windows sans comprendre les contraintes d’ingéniérie, comme la consommation d’énergie, le chiffrement des données, etc.
- Les personnes qui prennent les décisions en Europe manquent de compréhension du fonctionnement des nouvelles technologies, ce qui empêche un dialogue clair sur le sujet. L’application stricte du DMA passe avant tout.
- Apple souhaite publier iPhone Mirroring en Europe et affirme ne pas vouloir punir ses utilisateurs. Chaque lancement est accompagné d’un risque de condamnation et Apple doit évaluer ce risque. Avec iPhone Mirroring, le problème est jugé plus grand qu’habituellement.
En Europe, l’iPhone dispose de fonctions modifiées. // Source : Numerama
Combien de temps faudra-t-il attendre pour voir ce service tant attendu en Europe ? C’est difficile à dire. L’attente pourrait parfois dépasser deux ans au vu de l’impossibilité de la marque d’avoir un dialogue clair avec les autorités européennes. Mais seul le temps dira vraiment ce qu’il adviendra, avec en ultime recours l’abandon total d’un nouveau service sur le territoire européen.
La Commission européenne ne comprend pas comment fonctionne la technologie et prend des décisions contre-productives
Depuis plusieurs mois, Apple répète dans ses communications publiques que le DMA ne cible plus que l’iPhone. Si cette déclaration est évidemment à modérer (d’autres entreprises sont concernées), il est vrai que le statut fermé des plateformes de la marque en font une cible parfaite pour l’Union européenne. Le DMA s’attaquait initialement des domaines bien spécifiques (comme le paiement mobile ou les applications par défaut), mais s’élargit désormais à de nouveaux sujets en fonction des envies des régulateurs. Un climat qui rend toute nouveauté compliquée pour les plateformes surveillées.
La Commission exige par exemple qu’Apple partage la liste des réseaux Wi-Fi aux autres marques, qu’elle communique les notifications sans filtre aux applications ou qu’elle ouvre ses produits aux accessoires tiers, avec les accès aux mêmes technologies propriétaires. Un casse-tête architectural qui la pousse à tout réécrire et à abaisser la sécurité de ses produits. ce qu’elle ne souhaite pas faire. En l’état, la situation ne peut que se dégrader, avec une Europe toujours plus convaincue qu’elle doit casser Apple, quitte à imposer des fonctions à la marque. L’autre problème est que l’Europe favorise les concurrents d’Apple avec ses décisions, alors qu’Android est déjà majoritaire sur le vieux continent.
Pour aller plus loin
Aujourd’hui, l’Europe fait la distinction entre les services et les fonctions. iMessage ou FaceTime ne sont pas ciblés par ses décisions, mais les applications préinstallées sur iOS le sont. Apple indique qu’il fera tout pour ne pas désactiver des fonctions existantes (AirDrop ne devrait pas disparaître contrairement aux rumeurs, mais l’Europe va forcer à Apple à autoriser des alternatives en remplacement). En revanche, les nouveaux services comme iPhone Mirroring ou Apple Intelligence sont dans son collimateur. Puisque l’Europe change d’avis souvent, tout nouveau lancement peut la condamner à réécrire tout son code.
En France, Apple Intelligence a mis du temps à arriver. // Source : Numerama
Si les AirPods devaient sortir aujourd’hui, il est probable que le lancement aurait été impossible en Europe, puisque la Commission imposerait à Apple de partager ses fonctionnalités exclusives avec ses rivaux. Une situation intenable pour une entreprise aimée pour sa simplicité et son écosystème. Apple jure qu’il ne s’agit pas de punir ses utilisateurs, mais de protéger ses plateformes. La situation actuelle la contraint à freiner le lancement de nouveautés pour adapter l’existant aux nouvelles règles européennes.
Pour aller plus loin
Sur le terrain juridique, Apple conteste plusieurs décisions européennes. Mais la marque pourrait un jour se voir imposer de nouveaux changements, avec le risque de couper iOS en deux. L’Europe pourrait un jour avoir une version dégradée de l’iPhone, alors que les concurrents d’Apple font pression sur les régulateurs pour imposer des changements.
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