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Gavin Newson a enfilé la casquette d’opposant n °1 à Donald Trump dans une allocution, mardi 10 juin, à la télé américaine. (Photo d’illustration)
ÉTATS-UNIS – Un réquisitoire contre le président américain. Dans une « allocution solennelle » à la télévision, Gavin Newsom, l’influent gouverneur démocrate de Californie, est passé à l’offensive politique mardi 10 juin en alertant sur l’arrestation en masse d’immigrés et l’intervention de Donald Trump contre les manifestations à Los Angeles.
« L’administration actuelle pousse à des expulsions massives, ciblant aveuglément des familles immigrées qui travaillent dur, sans tenir compte de leurs origines ou des risques qu’elles courent », a fustigé celui qui est cité parmi les favoris pour une candidature démocrate à la prochaine présidentielle.
Et de mettre en garde : « La Californie est peut-être la première, mais il est clair que cela ne s’arrêtera pas là ».
Interpellations « sur la seule base de soupçons ou de leur couleur de peau »
Gavin Newson s’est d’abord inquiété des arrestations menées par la police de l’immigration, qu’il accuse d’avoir interpellé une citoyenne américaine enceinte et sa petite fille de quatre ans. « Si certains d’entre nous peuvent être arrachés à la rue sans mandat, sur la seule base de soupçons ou de leur couleur de peau, alors aucun d’entre nous n’est en sécurité », a tonné l’ambitieux démocrate.
« Les régimes autoritaires commencent par cibler les personnes les moins à même de se défendre. Mais ils ne s’arrêteront pas là », a lancé Gavin Newsom.
Dans son discours, Gavin Newsom estime également que le président républicain a largement outrepassé son autorité en envoyant l’armée face aux manifestants à Los Angeles. Donald Trump, a-t-il ajouté, est un « président qui ne veut être limité par aucune loi ou constitution, perpétuant un assaut contre la tradition américaine ».
Newson accuse Trump de « forcer » l’armée
Le gouverneur a énuméré les mesures prises par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche, en janvier, des licenciements massifs dans les agences fédérales à la menace de retrait des subventions pour les universités, en passant par l’intimidation et le ciblage de plusieurs cabinets d’avocats.
« Il a déclaré une guerre à la culture, à l’histoire, à la science, au savoir lui-même », a poursuivi le démocrate de 57 ans.
Il a aussi accusé le milliardaire républicain de « forcer » l’armée à « participer à un spectacle vulgaire pour célébrer son anniversaire, comme l’ont fait par le passé d’autres dictateurs déchus ». Samedi, jour des 79 ans de Donald Trump, est organisé à Washington une parade militaire censée célébrer les 250 ans de la fondation de l’armée de terre américaine.
Face au manque de contre-pouvoir au président et à un « Congrès introuvable », Gavin Newsom a appelé les Américains à « se défendre et à demander des comptes », tout en invitant les manifestants à le faire de manière pacifique.
Un calme précaire a gagné Los Angeles après cinq jours de manifestations contre la politique migratoire du président américain, qui s’étendent aux Etats-Unis. A la Cité des Anges, la nuit de mardi à mercredi s’est passée sans accroc après l’entrée en vigueur d’un couvre-feu dans le centre-ville, même si la police a procédé à une vingtaine d’interpellations.