«J’ai compris maintenant.» Lorsque Philippe C., taille moyenne, costume, fines lunettes et calvitie avancée mal camouflée, le premier des prévenus à passer à la barre ce mercredi dans le dossier AFO, lance ces mots, le procès de ce groupe d’extrême droite terroriste présumé – l’organisation clandestine avait, en 2018, projeté des actions violentes contre la communauté musulmane – semble prendre le chemin d’un grand déballage. Celui du repentir de têtes désormais chenues qui réalisent qu’elles ont franchi la ligne rouge il y a huit ans de cela, entre 2017 et 2018. Une période que l’intéressé décrit comme «pas facile, d’attentats à n’en pas finir» qui l’a convaincu, dit-il, qu’une «guerre civile» était imminente. Celle des «Français» contre les musulmans. Alors ses comparses et lui s’y sont «préparés», constituant une cellule clandestine destinée à agir, accumulant des armes et des explosifs pour être prêts en cas de nouvel attentat.
De grand déballage, il n’en est rien à ce stade. Si le désormais sexagénaire, 54 ans et adjoint du chef de la cellule Île-de-France du groupe au moment des faits, a a