Face au génocide en cours à Gaza, de plus en plus de voix s’élèvent dans le milieu universitaire pour dénoncer les partenariats entre établissements français et institutions israéliennes, perçus comme une forme de complicité avec les exactions commises par l’État hébreu. À Bordeaux, l’École des Beaux-Arts est dans le viseur d’une partie de ses étudiants, tandis que la mobilisation menée à Sciences Po semble avoir abouti à la suspension de ses partenariats. Deuxième volet de notre dossier « Pour Gaza, le Bordeaux qui boycotte Israël ».
Jade Garnier
Publié le 12 juin 2025 ·
Imprimé le 12 juin 2025 à 07h26 ·
7 minutes
Forts de leur ouverture à l’international, l’École des Beaux-Arts (Ebabx) et Sciences Po à Bordeaux entretiennent des partenariats académiques avec plusieurs institutions israéliennes. L’Ebabx est liée à l’Académie Bezalel des arts et du design à Jérusalem, ainsi qu’à l’Institut de technologie de Holon. Sciences Po Bordeaux propose quant à elle des échanges avec l’université Reichman à Herzliya et l’université Ben-Gourion à Beer-Sheva.
Mais face à la situation dramatique à Gaza, ces relations académiques sont de plus en plus contestées au sein de la communauté universitaire. Partout en France et à l’international, les mobilisations se multiplient, poussant certaines institutions à suspendre leurs partenariats avec des universités israéliennes, comme l’Université Libre de Bruxelles, l’Université de Genève ou encore Trinity College à Dublin…
Les mobilisations s’organisent
Dès novembre 2023, à la suite de l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre – qui a fait plus de 1200 morts, principalement des civils –, une riposte militaire d’ampleur a été engagée par le gouvernement de Benyamin Netanyahou, causant des dizaines de milliers de victimes dans la population civile palestinienne.
Dans ce contexte, des groupes d’étudiants bordelais de l’Ebabx et de Sciences Po se sont organisés pour dénoncer les partenariats de leurs écoles respectives avec des établissements israéliens.
Si les deux mobilisations ne se sont pas coordonnées pour mener une action commune, leurs formes de contestation ont d’abord été similaires : des pétitions ont circulé pour réclamer la suspension des accords, tandis que des ventes de nourriture ou d’œuvres d’art ont été organisées afin de collecter des fonds au profit d’organisations palestiniennes.
« Nos partenariats avec des écoles israéliennes étaient déjà critiqués par des étudiants bien avant le 7-Octobre, mais c’est quand l’occupation s’est transformée en génocide que la question a ressurgi pour être portée devant l’administration et la direction », explique Lucile, étudiante à l’Ebabx et déléguée au conseil d’administration (CA).
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