Par

Anne-Sophie Hourdeaux

Publié le

12 juin 2025 à 7h42

Des enfants qui jouent, dessinent, chantent, prennent le goûter, cuisinent… On pourrait croire que c’est un centre aéré, mais il y a une particularité : des références cathos et un temps de prière. Voici le boom des patronages de France. La formule fait penser au temps passé, mais elle redevient à la mode ! Exemple à Lambersart (Nord), dont « le patronage du clocher » existe depuis un an. Il prépare déjà la rentrée avec des nouveautés !

20 enfants de 6-11 ans

À Lambersart, la paroisse s’est lancée autour du père Xavier Behaegel en 2024. « Depuis septembre dernier, nous accueillons 20 enfants de 6 à 11 ans une fois par semaine, le mardi hors vacances scolaires, de 16 h 30 à 19 h », signale Marlène Bigo, responsable du « patro ». Au programme : jeux, goûter, temps spirituel, aide aux devoirs et activités manuelles. « Nous recevons aussi des intervenants qui nous partagent leur métier, leur passion. Cette année, les enfants ont rencontré une herboriste, un maroquinier, un menuisier, une peintre, le président du club d’échecs de Lambersart… », explique-t-elle.

« Le but est que chacun trouve sa place, éduquer dans la confiance et proposer une vie de fraternité. Et on le vit dans l’intergénérationnel, avec des bénévoles de tous âges, c’est le bonheur ! »

Marlène Bigo, responsable du patronage à Lambersart.

La responsable donne comme exemple la pédagogie de Don Bosco : « Sans affection pas de confiance, sans confiance pas d’éducation ».

patronage clocher lambersart
Marlène Bigo est la responsable du patronage, elle se forme au BAFA. ©AS Hourdeaux/Croix du NordRenouer avec les familles

Le slogan à Lambersart est : « Ici on joue, ici on prie ». Mais attention, nous ne sommes pas au caté. « Le temps spirituel n’est pas un enseignement mais un point sur la vie d’un saint ou un éclairage sur une fête religieuse » détaille le père Behaegel. « Il peut aussi y avoir un moment d’intériorité autour d’un merci, d’un s’il te plaît, d’un pardon » ajoute Marlène Bigo. Pour accompagner les enfants, une trentaine de bénévoles sont mobilisés dans l’année, dont des jeunes. « 12 collégiens et lycéens nous aident, c’est une réussite, une pépite pour nous ».

Le curé de la paroisse, Xavier Behaegel, est présent à chaque rencontre. « Le patronage est hébergé dans les locaux paroissiaux, on va souvent vivre le temps spirituel dans l’église qui est collée à la salle. Je fais de la lecture, des jeux. C’est davantage un lieu de vie, un éveil à la foi plus qu’un enseignement. C’est une première approche de l’Église. L’idée de départ était de renouer du lien avec les familles. On est plusieurs à s’être formés à Paris avec un incubateur de patronage. Les jeux sont un prétexte à apprendre la vie de groupe, le vivre ensemble en s’amusant ! »

patronage clocher lambersart
Une trentaine de bénévoles aide au patronage du clocher. ©AS Hourdeaux/Croix du Nord
patronage clocher lambersart
Les activités manuelles sont nombreuses. ©AS Hourdeaux/Croix du NordUn lieu ouvert à tous, et bientôt des nouveautés

Pour l’instant, le « profil » des familles concernées est plutôt catho intégrée dans la paroisse, mais l’équipe insiste : c’est ouvert à tous, même aux non-chrétiens. Comment ça ? « Le temps spirituel que nous proposons est facultatif, pas d’obligation » précise encore Marlène Bigo.

Devant ce succès, la formule évolue pour accueillir plus d’enfants et se professionnaliser. « Nous proposerons dès septembre non pas un rendez-vous mais deux dans la semaine » annonce la responsable. « Un sondage a été réalisé dans la paroisse pour connaître les attentes. Le mercredi n’était pas une demande, le jeudi après les cours, oui. » L’idée est de doubler le nombre d’enfants inscrits. « Selon les inscriptions, certains enfants pourront venir les 2 soirs, on verra ».

Aussi, est déjà prévue une semaine complète d’accueil, de 9 h à 18 h, pendant les vacances de février 2026. Pour accompagner ce développement, Marlène est en train de passer le BAFA et sans doute après le BAFD, formation nécessaire quand on encadre des séjours enfants. Elle deviendra alors salariée du projet.

Une association loi 1901, c’est-à-dire non confessionnelle, a été créée, ALBA pour « association lambersartoise bienveillante et apprenante ». Cela permettra aux familles de bénéficier d’aides de la CAF par exemple.

Place du Nouveau Canteleu, à côté de l’église de la Trinité. Tarif : 40 € l’année. Infos : 06 22 25 42 06 ; [email protected]

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