La France est frappée, depuis le mercredi 11 juin, par la première vague caniculaire de l’été. © Freepik
L’intoxication solaire, aussi appelée à tort « empoisonnement au soleil », ne relève ni de l’exagération ni d’un phénomène rare. Ce terme recouvre une réalité clinique : une réaction aiguë mêlant brûlure cutanée sévère et syndrome de surchauffe de l’organisme. Contrairement à un simple coup de soleil, cette forme de réponse inflammatoire s’accompagne de symptômes systémiques qui témoignent d’un véritable état de stress physiologique.
Selon Santé Publique France, les épisodes de forte chaleur, de plus en plus fréquents, sont responsables chaque été d’une recrudescence des consultations pour troubles liés à l’exposition solaire. En 2023, 16 000 passages aux urgences ont été recensés pour motifs liés à la chaleur durant les vagues estivales.
Une réaction corporelle intense à ne pas banaliser Symptômes : au-delà de la brûlure, des signes d’alerte corporelle
L’intoxication solaire se manifeste par un ensemble de symptômes qui dépassent le cadre dermatologique. Si la peau est la première à souffrir, les effets ne s’arrêtent pas là. Voici les signes les plus fréquents, à surveiller attentivement :
“Ce type de réaction est typique d’un excès d’exposition solaire dans un contexte de chaleur élevée. Le corps ne parvient plus à évacuer la chaleur, et les défenses cutanées sont dépassées”, explique le Dr Laurence Malvy, infectiologue et membre de la cellule de veille canicule.
Des facteurs de risque bien identifiés
Toutes les expositions au soleil ne se valent pas. Certains profils sont particulièrement vulnérables :
- Les enfants, dont la peau est plus fine et sensible aux UV.
- Les personnes âgées, qui régulent moins bien leur température corporelle.
- Les individus à peau claire, souvent plus sensibles aux brûlures.
- Les personnes sous médicaments photosensibilisants (certains antibiotiques, traitements contre l’acné, diurétiques, anti-inflammatoires).
La combinaison d’un soleil intense, d’une hydratation insuffisante et d’une exposition prolongée sans protection crée les conditions idéales pour une intoxication solaire.
Intoxication solaire : que faire ? Les bons réflexes en cas de symptômes
Face à une intoxication solaire, la réaction doit être rapide et adaptée. Voici les gestes de premiers secours recommandés par les autorités sanitaires :
- Cesser immédiatement toute exposition au soleil.
- S’hydrater abondamment avec de l’eau ou des solutions de réhydratation orale.
- Refroidir doucement la peau à l’aide de compresses humides ou d’un bain tiède.
- Appliquer un soin apaisant (type aloe vera ou émulsion légère non grasse).
- En cas de douleurs intenses, fièvre élevée ou cloques étendues, consulter un médecin sans attendre.
Les crèmes à base de cortisone ou les traitements anti-inflammatoires ne doivent être utilisés que sur avis médical, notamment en cas de brûlure étendue.
Mieux vaut prévenir que guérir
La prévention reste la stratégie la plus efficace. Les recommandations sont bien connues, mais souvent négligées :
- Appliquer un écran solaire SPF 30 ou 50, toutes les deux heures, et après chaque baignade.
- Porter des vêtements couvrants, un chapeau à large bord et des lunettes solaires certifiées.
- Éviter l’exposition entre 11h et 16h, période où les UV sont les plus agressifs.
- S’hydrater régulièrement, même en l’absence de soif.
- Limiter les expositions progressives, surtout en début de vacances.
Le soleil n’est pas un ennemi, mais il mérite un respect attentif. Et si l’on veut que l’été rime avec santé, quelques précautions bien appliquées feront toute la différence.
À SAVOIR
L’indice UV (UVI), développé par l’OMS, mesure l’intensité des rayons ultraviolets responsables des lésions cutanées. Un UVI supérieur à 6 correspond à un risque élevé de dommages cellulaires, notamment l’apoptose kératinocytaire, impliquée dans les brûlures solaires sévères.
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