« Un modèle social qui s’écroule et un service client qui s’effondre ». À l’appel de la CFDT, FO et CGT, un mouvement social au lieu dans plusieurs magasins Ikea en France. Ce jeudi, les salariés de l’enseigne varoise se sont mobilisés dès 10h devant leur magasin. En cause: des reculs sociaux à répétition et un dialogue avec la direction jugé inexistant.

« Cela fait trois années consécutives que les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) se passent très mal », déplore Sennaït Todeschini, déléguée CFDT. Après la suppression de la Journée de Solidarité (JSO) et le report de l’augmentation individuelle de septembre à janvier, cette année est marquée une absence totale d’augmentation collective. 

« C’est le pompon », résume-t-elle.

Des salariés « floués, pas respectés »

S’ajoute à cela, une prime d’intéressement réduite à néant, des objectifs jugés « inaccessibles », et une baisse unilatérale des frais de transport. « Tout est rogné sur la partie salariale. »

Mais le cœur du malaise est ailleurs: « On a l’impression d’être face à un mur. La direction ne veut pas discuter. Nous, on a l’habitude de la co-construction, et là ce n’est plus le cas. »

Les syndicats demandent un vrai retour à la table des négociations. Les salariés se sentent « floués, pas respectés », alors qu’ils poursuivent leurs efforts malgré la baisse des effectifs. « On continue à faire du chiffre, on parle bien d’une entreprise qui engendre encore des milliards », rappelle la déléguée CFDT.

Ces changements se répercutent aussi sur une clientèle de plus en plus frustrée et insatisfaite. « Les bornes numériques remplacent le personnel, les caisses sont passées en rapide à 100%, et les clients nous le disent chaque jour: ils ressentent une dégradation. »

Pour les grévistes, il n’y a pas de raison économique valable. « Il y a un deux poids deux mesures qui est inacceptable. » Un message adressé autant à la direction qu’au public: « la richesse d’Ikea, ce sont ses salariés. »