Après neuf ans à la tête du Medef Loire, Benoît Fabre, issu de la branche BTP, laisse la place à Philippe Rascle, branche UIMM, (union des industries et de métiers de la métallurgie).

Le Medef Loire représente 1 500 entreprises réparties au sein de 12 branches, 42 000 salariés et une majorité de TPE et PME (très petites et moyennes entreprises). Philippe Rascle connaît bien les rouages de cette instance : « En tant que représentant de l’UIMM, j’étais depuis six ans vice-président du Medef. »

Il entend bien poursuivre le travail accompli jusque-là. Deux dossiers importants qui font la fierté de Benoît Fabre : « En 2021, nous avons fusionné avec le Medef Roanne. Nous avons compris qu’il fallait parler d’une même voix, sinon nous n’étions pas audibles auprès des décideurs à Paris. C’est l’échec de l’autoroute A45 qui nous a décidés. »

Le Forez engorgé

Deuxième dossier, la création d’un collectif économique qui inclue même la chambre d’agriculture. Et l’ancien président du Medef ne mâche pas ses mots : « Le constat est simple, on est en échec total sur la gouvernance économique avec Saint-Etienne Métropole. Son président n’en a jamais voulu. Il n’existe aucune stratégie économique sur ce territoire qui rassemble quand même 450 000 habitants sur les 700 000 du département. La Métropole est à l’arrêt malgré les efforts de certains élus et de la présidente par intérim. Sur 1 200 millions d’investissements promis en début de mandat, annoncés en grande pompe lors de l’assemblée générale du BTP en 2020, si l’on en voit 500, ce sera bien ! De plus, la politique fiscale en direction des entreprises est surprenante. L’écart de taxe avec nos voisins est de plus de 50 %. Conséquence : beaucoup ont déplacé leur siège sur le Forez. »

Et il embraye sur l’épineux problème des mobilités. « Nos entreprises payent une contribution à la mobilité à hauteur de 57 millions, alors que 7 % de nos salariés seulement prennent les transports en commun. Aujourd’hui, le plus gros souci identifié concerne la plaine du Forez, avec 85 000 véhicules jour alors que le trajet vers Lyon est de 70 000 véhicules/jour. L’activité économique se développe sur la plaine, avec comme déjà évoqué la « délocalisation » des entreprises, mais aussi des habitants qui ont quitté la ville centre. »

« Il faut que les choses changent à Métropole »

Les deux responsables du Medef rappellent le projet proposé via la branche BTP, « la meilleure pour connaître le coût des routes. C’est un projet que nous avons construit avec l’État et les maires des communes concernées, validé par leurs services techniques. Et un élu, non concerné, se permet de dire que ce n’est pas faisable.

Heureusement que ce collectif économique existe et peut proposer des projets. Si ces plans stratégiques industriels sur le territoire ne sont pas montés, on peut oublier tous investissements de l’État. ». Il conclut : « On espère que les choses changent rapidement à Saint-Etienne Métropole. »

Sur la santé économique des entreprises de la Loire, Philippe Rascle indique que l’industrie ne se porte pas si mal que ça. « Elle résiste avec bien sûr des disparités fortes. Le secteur automobile souffre. Mais le secteur de la défense est actif, même si on ne voit pas encore arriver les commandes sur le terrain. Le secteur aérien va plutôt bien, comme le ferroviaire ou les énergies. Et la Loire compte beaucoup de sous-traitants dans ces secteurs. Le secteur médical doit s’adapter aux évolutions de normes, au moindre remboursement de la Sécurité sociale. »