Né en 1992 à Nice, Amir Khalifa Amor, de nationalité franco-tunisienne, a comparu mercredi devant le tribunal correctionnel de Nice, seul une fois de plus, après deux renvois faute d’avocat. Poursuivi pour une série d’infractions commises entre le 22 mars et le 1er avril, quelques semaines seulement après un retour en France, il s’est montré dès l’ouverture des débats particulièrement agité.

Menaces de mort: « c’était un canular »

Une des principales affaires examinées mercredi concerne des menaces de mort adressées à Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, dans une vidéo envoyée à ce dernier sur Instagram après la fermeture administrative de l’épicerie MS Market dans le quartier de La Madeleine.

Amir Khalifa Amor minimise les faits: « Ce n’était qu’un canular », répète-t-il à plusieurs reprises, interrompant sans relâche le président Edouard Levreault. « Je ne savais pas qui c’était, je regrette, j’avais bu deux bières, j’étais bourré, je pensais que c’était un journaliste », se défend-il.

Le conseil de l’élu, Me Florian Lastelle, tente de lui faire comprendre la gravité de son acte: « Il devient extrêmement périlleux de servir l’intérêt général aujourd’hui. C’est une crise démocratique épouvantable. Le champ lexical utilisé dans la vidéo est extrêmement violent et traumatisant et il ne faut en aucun cas minimiser les préjudices ».

Instabilité psychologique

Le lendemain des faits, le prévenu est soupçonné d’avoir pénétré par effraction dans cette même épicerie pour récupérer sa sacoche dans laquelle se trouvaient ses passeports et, au passage, avoir pris une cigarette électronique et une bière. Tout en prétextant à l’audience « travailler dans ce magasin d’alimentation ».

Des explications farfelues, mensongères et des remords mêlés d’incohérences. « Il est évident que le prévenu présente une altération du discernement et je demande au tribunal de le prendre en compte », souligne le ministère public représenté par Ludovic Mantefeul.

« Une violence bestiale »

Avant cela, lors d’un séjour dans une auberge de jeunesse, il aurait agressé son gérant, l’envoyant à l’hôpital avec de graves blessures  : traumatisme crânien, dents cassées, plusieurs points de suture. Enfin, même en détention, le Niçois s’est montré violent. Il aurait asséné un coup de poing à un autre détenu, lui faisant perdre connaissance et provoquant, là aussi, de graves blessures.

Il tente malgré tout de convaincre les juges de ses bonnes intentions: « Moi je veux travailler, me marier, avoir des enfants. J’ai 33 ans s’il vous plaît. La prison c’est pas fait pour moi je vous jure (…). Je suis quelqu’un de doux, gentil, j’aime les gens ». Le conseil du gérant de l’auberge, Me Arnaud Paulus, n’est évidemment pas de cet avis et dénonce « une violence bestiale ». Les faits, de toute façon, parlent d’eux-mêmes…

Le tribunal a prononcé une peine plus sévère que celle requise par le ministère public, qui avait demandé dix-huit mois de prison avec mandat de dépôt. Amir Khalifa Amor a finalement été condamné à deux ans d’emprisonnement, assortis d’une interdiction de tout contact avec Anthony Borré pendant trois ans, ainsi que d’une interdiction de paraître dans les Alpes-Maritimes de la même durée.