SAUL LOEB / AFP
D’après une moyenne des sondages effectuée par le New York Times la côte de popularité de Trump est à 45 %.
INTERNATIONAL – Il l’a fait, mais il n’en avait pas le droit. Le déploiement de la Garde nationale ordonné par Donald Trump pour faire face aux manifestations à Los Angeles était illégal, a considéré jeudi 12 juin un juge fédéral, dans un nouveau revers sur le front judiciaire pour le président américain.
Le ministère américain de la Justice a immédiatement interjeté appel, arguant que cette décision constituait « une ingérence extraordinaire dans les pouvoirs constitutionnels du président en tant que commandant en chef ».
Le juge fédéral Charles Breyer a affirmé que le président n’avait pas « suivi la procédure requise par le Congrès pour ses actes ». Il a par ailleurs ordonné que le contrôle de ce corps de réserve à double tutelle soit rendu au gouverneur de Californie, le démocrate Gavin Newsom, qui avait attaqué ce déploiement en justice en dénonçant un virage autoritaire.
« Ce n’est pas un monarque, ce n’est pas un roi, et il devrait cesser d’agir comme tel », a réagi lors d’une conférence de presse Gavin Newsom, à l’inimitié bien connue avec Donald Trump, après la décision du magistrat.
Le juge Breyer a suspendu l’application de celle-ci jusqu’à vendredi, mais la Cour suprême a ensuite reporté cette échéance à mardi, le temps qu’elle puisse examiner l’appel du ministère de la Justice. Avec ce sursis, Trump aura encore le contrôle de la Garde nationale ce week-end en Californie, où sont attendues des manifestations.
Couvre-feu et retour au calme à Los Angeles
Le président de 78 ans avait décidé le week-end dernier de prendre le contrôle fédéral de la Garde nationale de Californie et avait déployé 4 000 de ses membres dans les rues de Los Angeles, théâtre depuis près d’une semaine de manifestations contre l’interpellation musclée d’étrangers en situation irrégulière. Il avait également décidé d’envoyer 700 militaires d’active du corps des Marines, une mesure extrêmement rare dans l’histoire des États-Unis.
Les manifestations dans la deuxième plus grande ville des États-Unis ont été émaillées par moments de certaines violences et dégradations. Mais dans sa décision de 36 pages, le juge Breyer a affirmé que la violence constatée était « bien loin » de la « rébellion » décrite par Donald Trump pour justifier le déploiement de militaires.
Donald Trump a attribué jeudi le relatif retour au calme à Los Angeles depuis deux jours à sa réponse musclée, mais le couvre-feu décrété par la maire démocrate de la ville a aussi pu y contribuer.
Jeudi à Los Angeles, la situation semblait revenue à un certain calme. Les manifestations se sont étendues ces derniers jours à d’autres villes américaines, toujours dans des proportions limitées, comme à Las Vegas, Dallas, Austin, Chicago, Atlanta ou Boston. Au Mexique, d’où sont originaires nombre de sans-papiers présents aux États-Unis, la présidente Claudia Sheinbaum a expliqué avoir dit à un haut responsable américain qu’elle n’était « pas d’accord sur le fait de recourir à des descentes de police pour arrêter des personnes qui travaillent honnêtement ».
Donald Trump avait promis pendant sa campagne de s’en prendre aux « criminels venus de l’étranger ». Mais ses efforts pour lutter contre l’immigration clandestine ont largement dépassé ce cadre et visé en particulier les immigrés latino-américains, indispensables à certains secteurs d’activité. Sur le plan économique, il a admis devoir « faire quelque chose » rapidement pour préserver les nombreux travailleurs immigrés de l’agriculture et de l’hôtellerie.