À partir de ce week-end et jusqu’au 14 septembre, les curieux d’art pourront découvrir la nouvelle exposition Pinault au Couvent des Jacobins, à Rennes. L’exposition s’intitule « Les yeux dans les yeux » et met en valeur le portrait. Au travers de l’exposition et ses 90 œuvres exposées, les visages des uns invitent le regard du visiteur à observer dans le détail la personne représentée. Photos, peintures mais aussi sculptures, nous avons fait la visite et voici les œuvres que nous avons retenues.
« Brad Pitt », Annie Leibovitz
Ce portrait de Brad Pitt allongé, c’est le travail de la photographe Annie Leibovitz. L’artiste compose ses photographies de célébrité avec minutie. Elle cherche le bon cadrage, la bonne composition afin de faire une représentation d’une personne élevée au rang de star. Sur cette œuvre, on voit un homme pensif, au corps presque trop long. La photographe fait un clin d’œil au chef-d’œuvre d’« Olympia » de Manet (1863) et son corps disproportionné par rapport aux codes classiques. Et cette fois, les rôles sont inversés. C’est Annie Leibovitz qui prend en photographie un homme, Brad Pitt.
« Brad Pitt », Annie Leibovitz, 1994. (Le Télégramme/Sam Delaunay) « Red bonnet, Xinyi Cheng »
C’est l’œuvre qui sert la communication de l’exposition « Les yeux dans les yeux ». C’est le tableau de l’artiste chinoise Xinyi Cheng qui en arrivant dans la capitale française, se met à faire des portraits. Elle peint des sujets pleins de complexité sur l’intimité et la fragilité contemporaine, celles d’une génération qui assume sa fragilité.
« Red Bonnet », Xinyi Cheng, 2000. (Le Télégramme/Sam Delaunay)« Großer Frauenkopf », Thomas Schütte
Sculpture monumentale et imposante, Thomas Schütte affectionne particulièrement la figure. L’artiste aime caricaturer, presque malmené ses sujets mais toujours d’une manière très sensible. Il pose son regard sur la condition humaine. À travers la matière, ici l’argile, la femme n’est pas idéalisée mais complexe. Ses traits sont marqués et pourtant, elle semble être d’un calme intérieur.
« Großer Frauenkopf » de Thomas Schütte, 2021. (Le Télégramme/Sam Delaunay)« Crying Portrait of Kim Alexis as a Renaissance Madonna with Holy Child », Francesco Vezzoli
Réunir culture pop et la Renaissance ? C’est ce que Francesco Vezzoli a réussi à faire. L’artiste italien représente la mannequin Kim Alexis dans la pose d’une Madone à l’Enfant de la Renaissance. Sans oublier les larmes qui tombent du visage des deux sujets. Francesco Vezzoli a fait le constat que les pleurs sont très peu représentés dans la peinture. C’est pourquoi il décide de broder des larmes…
« Crying Portrait of Kim Alexis as a Renaissance Madonna with Holy Child » de Francesco Vezzoli, 2010. (Le Télégramme/Sam Delaunay)« Défiguration-Refiguration », ORLAN
Dans cette série, l’artiste française utilise son propre corps pour créer. À l’heure où les « Brazilian butt lift » – procédure qui augmente la taille des fesses – séduisent de plus en plus de jeunes filles sur les réseaux sociaux, l’artiste explore dès 1998, les frontières de l’identité à travers la chirurgie esthétique. Elle fusionne plusieurs canons de beauté. De quoi, questionner notre regard sur ces nouveaux corps déjà bien réels.
« Défiguration-Refiguration, Self-hybridation précolombienne » de ORLAN, 1998. (Le Télégramme/Sam Delaunay)Pratique
Les yeux dans les yeux, couvent des Jacobins, Rennes. Du 14 juin au 14 septembre, du mardi au dimanche, de 10 h à 19 h, (fermeture des portes à 18 h). Nocturne le mercredi jusqu’à 22 h. Tarif normal : 12 euros. Réduit : 7 euros.