Votre Livret A : un refuge qui rapporte de moins en moins
Le Livret A reste le placement préféré des Français, avec plus de 400 milliards d’euros d’encours. Facile d’accès, défiscalisé et garanti, il semble idéal pour poser son argent… sauf que son rendement réel est aujourd’hui négatif.
Depuis février 2023, le taux du Livret A est gelé à 3 % jusqu’en janvier 2025, sur décision du gouvernement. Or, l’inflation a longtemps dépassé ce seuil, et bien qu’elle ralentisse, elle reste encore autour de 2,5 % en rythme annuel. Cela signifie que votre argent placé sur un Livret A perd lentement de sa valeur, mois après mois.
Par exemple : placer 10 000 € à 3 % lorsque l’inflation est à 4 %, c’est perdre environ 1 % de pouvoir d’achat par an.
Le LEP, encore gagnant… mais pour combien de temps ?
Le Livret d’épargne populaire (LEP) est le seul placement réglementé dont le taux suit l’inflation. Il est réservé aux ménages modestes (plafond de revenus), et son taux est actuellement fixé à 5 % net jusqu’au 31 janvier 2025.
Problème : peu de Français éligibles l’ont ouvert, malgré une rentabilité bien supérieure au Livret A. Si vous y avez droit et que vous ne l’utilisez pas, vous passez à côté d’un rendement deux fois plus élevé. Par ailleurs, la formule de calcul du taux est appelée à évoluer, ce qui pourrait nuire à sa performance future.
Assurance vie : l’oubli qui coûte cher
L’assurance vie est un outil d’épargne de long terme, mais beaucoup de contrats sont laissés en l’état pendant des années, notamment les fonds en euros. Ces supports garantis rapportaient autrefois autour de 4 %, mais le rendement moyen a chuté à environ 2,6 % en 2023, malgré un léger rebond.
Si vous ne réalisez aucun arbitrage (par exemple vers des unités de compte plus dynamiques), vous risquez de laisser votre argent sur des fonds peu performants, alors que d’autres options pourraient générer davantage de gains. De plus, certains contrats anciens sont devenus peu compétitifs, et mériteraient d’être transférés ou renégociés.
Ne rien faire peut vous faire perdre du pouvoir d’achat
En période estivale, il est tentant de tout mettre de côté, y compris la gestion de son argent. Pourtant, l’immobilisme est rarement une bonne stratégie, surtout lorsque :
- les taux évoluent rapidement,
- l’inflation grignote les rendements réels,
- certains produits nécessitent des actions ponctuelles (renouvellement, arbitrage, changement de profil…).
Voici un tableau pour vous aider à y voir plus clair :
Taux actuel (juin 2025)
Fiscalité
Risque si on ne fait rien
Quelques gestes simples pour éviter les mauvaises surprises
Avant de partir en vacances, prendre 30 minutes pour revoir son épargne peut éviter bien des regrets :
- Si vous êtes éligible au LEP, ouvrez-le dès maintenant : les intérêts sont calculés dès le premier jour du mois.
- Vérifiez les clauses de votre assurance vie : certains contrats anciens sont très peu rentables.
- N’accumulez pas de liquidités sur votre compte courant : placez au moins une partie sur un support rémunéré.
- Regroupez vos livrets si vous en avez plusieurs pour optimiser leur efficacité.
L’été, un bon moment pour agir
L’été est une période calme sur les marchés et dans les démarches administratives. Pourtant, c’est le bon moment pour reprendre la main sur ses finances, avant la rentrée et les évolutions fiscales de l’automne. L’argent qui dort ne dort jamais vraiment : il s’érode. Et c’est souvent dans le silence de l’inaction que les plus grosses pertes s’accumulent.
Sans devenir trader ni expert en placement, rester attentif à l’évolution des taux, des contrats, et des droits ouverts permet de préserver son pouvoir d’achat… même sur la route des vacances.