par Michelle Nichols
L’Iran a accusé,
devant le Conseil de sécurité des Nations unies, les Etats-Unis
d’être complices des attaques menées vendredi par Israël, ce que
Washington a démenti, disant à Téhéran qu’il serait « sage » de
négocier sur son programme nucléaire.
Téhéran a lancé des missiles vers Israël vendredi en fin de
journée, en représailles aux frappes menées par Israël en Iran
plus tôt dans la journée.
L’ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Danny
Danon, a déclaré que l’Iran s’était « préparé à la guerre » et que
les frappes israéliennes étaient « un acte de préservation
nationale ».
Son homologue iranien, Amir Saeïd Iravani, a accusé Israël
de chercher à « tuer la diplomatie, à saboter les négociations et
à entraîner la région dans un conflit plus vaste ». Il a
également estimé que la complicité de Washington ne faisait
« aucun doute ».
« Ceux qui soutiennent ce régime, les Etats-Unis en tête,
doivent comprendre qu’ils sont complices », a-t-il dit devant le
Conseil de sécurité de l’Onu. « En aidant et en permettant ces
crimes, ils partagent l’entière responsabilité de leurs
conséquences ».
Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi qu’il
avait donné à Téhéran un ultimatum de 60 jours, qui a expiré
jeudi, pour conclure un accord sur l’escalade de son programme
d’enrichissement d’uranium.
Un sixième cycle de négociations entre les États-Unis et
l’Iran était prévu à Oman dimanche, mais on ne sait pas s’il
aura lieu.
Danny Danon a déclaré qu’Israël avait fait preuve de
patience malgré les risques croissants.
« Nous avons attendu que la diplomatie fonctionne. Nous avons
vu les négociations durer, l’Iran faisant de fausses concessions
ou refusant les conditions les plus fondamentales », a-t-il dit
au Conseil de sécurité, ajoutant que les services de
renseignement avaient confirmé que l’Iran aurait pu produire
suffisamment de matières fissiles pour fabriquer plusieurs
bombes en l’espace de quelques jours.
Le haut fonctionnaire américain McCoy Pitt a déclaré que les
Etats-Unis continueraient à rechercher une solution diplomatique
garantissant que l’Iran ne puisse jamais se doter de l’arme
nucléaire ou constituer une menace pour la stabilité au
Moyen-Orient.
« Les dirigeants iraniens seraient bien avisés de négocier en
ce moment », a-t-il dit, ajoutant que, bien que Washington ait
été informé à l’avance des premières frappes israéliennes, les
Etats-Unis n’étaient pas été impliqués militairement.
Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique
(AIEA), Rafael Grossi, a déclaré au Conseil de sécurité que
l »usine en surface où l’Iran produit de l’uranium enrichi à 60%
avait été détruite.
(Reportage de Michelle Nichols, Francois Murphy et John
Shiffman ; Rédaction de Bill Berkrot, Cynthia Osterman et Daniel
Wallis)