C’est ce qu’on appelle le train-train quotidien. Chaque jour, plusieurs milliers d’habitants de la périphérie rennaise effectuent le trajet entre leur domicile et leur lieu de travail dans la capitale bretonne… par les rails. Ces « navetteurs », qui ont choisi de laisser de côté la voiture et ses indissociables embouteillages, sont de plus en plus nombreux.
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En 2023, 2,7 millions de voyages ont été enregistrés sur les gares périurbaines de Rennes – soit une augmentation de 34 % en seulement quatre ans. Dans les gares de la 1ere, 2e, voire même 3e couronne de Rennes, l‘affluence a littéralement explosé en heure de pointe par rapport à 2015 : + 115 % à Bruz, + 99 % à Noyal-Acigné, + 98 % Montauban-de-Bretagne, + 85 % à Montfort-sur-Meu ou encore + 72 % à Guichen-Bourg des Comptes.
Nouveaux usages
« C’est moins fatigant et on ne se pose plus la question du parking pour la voiture », indique Nathalie qui fait le trajet 3 à 4 fois par semaine depuis Châteaubourg. « On peut faire autre chose en même temps, c’est pour moi le moment de bouquiner », ajoute Sandrine qui fait le trajet régulièrement depuis Vitré. « Et il n’y a plus besoin d’anticiper les bouchons sur la route avant de partir ».
D’autant que selon les calculs de l‘Agence de la transition écologique (ADEME), voyager en train pollue 8 fois moins que circuler en voiture. Des arguments qui séduisent de nombreux ménages – habitués aux mobilités douces – qui déménagent en périphérie à la recherche d’un un logement plus grand et moins coûteux.
Explosion des abonnements
Conséquence directe de ce plébiscite : les abonnements TER sur l’étoile ferroviaire rennaise se sont envolés de plus de 40 % depuis 2019 pour atteindre plus de 15 000 abonnés aujourd’hui.
À l’échelle nationale, c’est d’ailleurs en Bretagne que ce nombre a le plus fortement augmenté en comparant toutes les régions. Les axes Rennes-Vitré, Rennes-Montfort et Rennes-Châteaubourg concentrent la plus forte part de cette fréquentation.
La rançon du succès
Revers de la médaille : les infrastructures n’évoluent pas aussi rapidement et certaines lignes sont régulièrement saturées aux heures de pointe. Lancé en septembre 2023, le dispositif innovant « 2TMV » a permis de faire circuler 24 trains supplémentaires par jour mais cela reste encore insuffisant.
Alors que la Région s’est engagée à doubler l’offre de TER d’ici 2040 dans le sillage du fameux projet de RER Breton, des investissements majeurs seront encore nécessaires, notamment en gare de Rennes. La construction d’un quai supplémentaire reste à l’étude.